Pollution au plastique : frigolite et filtres de cigarettes à l'index

Les députés européens veulent interdire davantage d'objets jetables en plastique que ceux que la Commission européenne a proposé en mai dernier d'inscrire sur liste noire. Un vote en commission parlementaire vise les emballages alimentaires en frigolite et les filtres de cigarettes.
par
Camille
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Les élus ont approuvé à une large majorité -51 voix pour, 10 contre, 3 abstentions- un rapport de la Belge Frédérique Ries (MR, ADLE) qui élargit la liste des plastiques à usage unique dont l'interdiction est proposée par la Commission européenne pour 2021 (cotons-tiges, assiettes, couverts, pailles, bâtonnets pour ballons, touillettes, etc.) Ils y ajoutent les sacs plastiques ultra-légers (moins de 15 microns), les emballages et paillages en plastique oxodégradable (qui se fragmente fortement sans toutefois être entièrement biodégradé) et les contenants alimentaires et pour boissons en frigolite, tels que les emballages de fast-food.

«La frigolite représente environ 31% des déchets plastiques les plus communément trouvés sur les plages, plus que les filets et autres appareils de pêche (27%)», a commenté Mme Ries dans un communiqué. La Commission demandait aussi aux États membres d'imposer une réduction de la consommation sur les emballages alimentaires et les gobelets. Le rapport Ries y ajoute les couvercles des gobelets et les filtres de cigarettes contenant du plastique, avec pour ces derniers un objectif de réduction de 50% pour 2025 et 80% pour 2030.

Un filtre à cigarette peut polluer de 500 à 1.000 litres d'eau. Jeté sur la voie publique, il peut mettre douze années à se désintégrer. Il s'agit du deuxième produit plastique à usage unique le plus jeté.

La responsabilité des producteurs se verrait aussi renforcée dans l'application du principe pollueur-payeur, qui transfère des pouvoirs publics vers les producteurs la charge financière de la collecte et de l'élimination des déchets. Des objectifs chiffrés pour la collecte et le recyclage des appareils de pêche sont introduits dans le rapport adopté. «L'industrie du tabac devra en outre participer financièrement à la collecte et au traitement des mégots, qui occupent la deuxième place sur le triste podium des PUU les plus retrouvés sur les plages», souligne l'eurodéputée libérale.