Enfermement des familles: Francken maintient son cap

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Belga
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Le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Theo Francken, a maintenu mercredi le cap de sa politique en matière d'expulsion des familles devant la commission de l'Intérieur de la Chambre, malgré les premiers couacs survenus. Depuis la mi-août, des unités destinées à accueillir des familles avec enfants sont ouvertes au centre fermé 127bis de Steenokkerzeel. Elles constituent la solution ultime, après un passage en maison semi-ouverte de retour, si des familles s'opposent à leur rapatriement. Trois familles sont passées par ces unités mais aucune d'entre elles n'a jusqu'à présent pu être expulsée.

Le secrétaire d'Etat a dénoncé l'abus de procédure dont certains avocats se rendraient coupables. Pour la première famille à être passée par le 127bis -une mère originaire de Serbie et ses 4 enfants- pas moins de 31 procédures ont été ouvertes, dont une demande d'asile par enfant, ce qui est possible depuis peu en vertu d'une directive européenne.

M. Francken discutera avec ses collègues du gouvernement de la façon d'améliorer l'arrêté royal qui organise le système, a-t-il indiqué, sans donner d'autre précision. Les familles peuvent être enfermées pendant deux semaines, un délai renouvelable une fois. Or, dans le cas de la première famille, ce délai a servi non au rapatriement mais à l'épuisement de procédures juridiques.

"Il y a des gens qui ne veulent pas repartir volontairement", a martelé M. Francken pour justifier l'enfermement des familles. "Ce n'est pas plaisant mais c'est nécessaire", a-t-il ajouté, en se montrant convaincu qu'il l'emporterait.

La politique du secrétaire d'Etat a été la cible des critiques d'une partie de l'opposition. Ecolo, PS, cdH ou DéFI lui ont reproché un "acharnement contre les familles" alors que dans le même temps il a libéré du centre 127bis des étrangers en séjour irrégulier qui ont un casier judiciaire pour faire de la place aux transmigrants arrêtés sur les aires d'autoroute.

M. Francken s'expliquera sur ce point jeudi en séance plénière. Il s'agit de personnes qui ne sont pas "rapatriables", notamment parce que leur pays d'origine ne délivre pas de documents de voyage, et aucune d'elles n'est un "meurtrier", a-t-il indiqué en marge de la séance. Il s'agit néanmoins d'individus impliqués par exemple dans des vols ou du trafic de stupéfiants.

Source: Belga