Elections 2018. Qui aura la main à Namur?

Namur, capitale wallonne, reste l'un des derniers grands bastions pour le cdH au sud du pays. Depuis les remous de 2006, l'actuelle tripartite y traverse un long fleuve tranquille. Les élections communales vont-elles rebattre les cartes? C'est possible…
par
Camille
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Cela fait près de 12 ans que le cdH pilote une coalition avec le MR et Ecolo. Jusqu'en 2012, c'est Jacques Etienne qui menait la danse. Depuis lors, c'est son successeur Maxime Prévot qui a les clés bien en main. Et il risque fort d'être à nouveau le champion des voix lors de ce scrutin. Mais son parti va-t-il connaître le même succès? Si une élection communale est d'abord une affaire de personnalités, les négociations qui vont suivre le seront peut-être moins.

On le sait, entre le cdH et le PS, ce n'est plus l'amour fou depuis le coup de force de Benoît Lutgen et l'éjection des socialistes du gouvernement wallon. Parmi les dommages collatéraux, on retrouve Eliane Tillieux qui y a perdu son strapontin à l'Emploi et la Formation. N'étant plus ministre, elle a désormais tout le loisir d'être tête de liste à Namur pour tenter de sortir son parti de 12 années de purgatoire après l'affaire Sogetec qui avait, à l'époque, impliqué l'ancien bourgmestre socialiste Bernard Anselme.

Son défi? Rassembler le plus de voix, en jouant sur le renouveau dans une ville qui garde néanmoins une forte assise électorale pour le PS, pour ensuite titiller l'un des partenaires de la coalition. Si Ecolo semble avoir repris un peu de couleurs, ils ne seront sans doute pas l'arbitre de ce duel. De son côté, le MR n'a jamais caché sa volonté de repartir pour un tour avec le cdH à Namur, mais d'autres facteurs extra-communaux pourraient peser dans la balance, comme des négociations précoces pour d'autres échelles de pouvoir.

Maxime Prevost contre Éliane Tillieux

Au niveau de la popularité, le constat est clair: Maxime Prévot -‘Max' pour la plupart des Namurois- a recueilli près de 13.549 voix sur son seul nom en 2012, Eliane Tillieux n'atteignant ‘que' 8.246 voix. Mais au niveau des sièges, le résultat était bien plus serré: 16 pour le cdH contre 15 pour le PS. Il est donc difficile de savoir qui aura la main au soir du 14 octobre.

Chez les libéraux, c'est la sénatrice et Première Échevine Anne Barzin qui emmènera la liste avec la volonté affichée de défendre un bon bilan et de jouer la continuité. Mais elle sera peut-être bousculée par l'arrivée de DéFI avec en tête d'affiche Pierre-Yves Dupuis. Cet ancien socialiste a en effet été choisi par Olivier Maingain pour s'implanter dans la capitale wallonne. Sixième score tous partis confondus en 2012, ce n'est donc ni une bonne nouvelle pour le MR ni pour le PS, d'autant que le PTB présente également une liste et pourrait emporter au moins un siège.

Pierre Jacobs