Dieselgate: Volkswagen devant la justice allemande ce lundi

Près de trois ans après l'éclatement du "dieselgate", Volkswagen affronte à partir de ce lundi 10 septembre son premier grand procès en Allemagne pour avoir truqué des moteurs diesel, un scandale industriel au retentissement mondial.
par
Pierre
Temps de lecture 2 min.

Le tribunal régional de Brunswick, réuni ce lundi à 10h et au moins jusqu'en 2019, devra déterminer si le géant de l'automobile aurait dû informer plus tôt les marchés financiers de la tricherie, pour épargner de lourdes pertes à ses actionnaires.

Le coup de tonnerre, dans une Allemagne alors fière de l'un de ses fleurons à l'export, remonte au vendredi 18 septembre 2015: les autorités américaines accusent Volkswagen d'avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution.

Dès l'ouverture de la Bourse le lundi suivant, le titre Volkswagen s'enfonce jusqu'à perdre 40% en deux jours, poussant les investisseurs à réclamer au total le remboursement de près de 9 milliards €.

200 questions

Le procès qui s'ouvre ce lundi ne tranchera pas les 3.560 requêtes individuelles, mais doit répondre à quelque 200 questions communes à ces dossiers, selon une "procédure modèle" propre au droit allemand.

Le problème central est de savoir si Volkswagen a manqué à son obligation légale de publier en temps utile "toute information interne" susceptible d'influer sur l'action.

Les avocats du fonds d'investissements DeKa, qui fait office de "requérant modèle" dans ce procès, soutiennent que la direction était au courant de la fraude et aurait dû la révéler entre 2008 -quand le logiciel a été mis en place- et septembre 2015.

Le premier constructeur mondial assure de son côté que l'initiative de la tricherie revient à une poignée d'ingénieurs, à l'insu de leurs supérieurs. Une fois alertée par les autorités américaines, la direction n'aurait pas mesuré l'ampleur de l'affaire, selon VW.