La "tourismophobie" touche de plus en plus de voyageurs

Plus de quatre voyageurs français sur dix ont déjà été confrontés à des remarques désobligeantes de la part des locaux lors d'un séjour, rapporte ce jeudi 6 septembre une étude Easyvoyage, qui analyse le phénomène du rejet du tourisme de masse. 
par
ThomasW
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Le marché aérien low-cost a ouvert la voie à un plus grand nombre de touristes désormais capables financièrement d'organiser un séjour à l'étranger. Si l'effet est positif pour l'économie locale, le phénomène a poussé à la sur-fréquentation des destinations, ce qui agace sévèrement de nombreux locaux. 44% des voyageurs déclarent avoir eu à faire à ces habitants qui n'ont pas hésité à les invectiver. Dans plus de la moitié des cas (57%), les touristes se montrent compréhensifs, tandis que 23% estiment que les locaux devraient être rassurés que ce tourisme de masse ne durent que quelques mois.

Plus envie de participer au tourisme de masse

Pour autant, ce nouveau phénomène étiqueté comme de la "tourismophobie" pousse certains voyageurs à choisir des destinations où ils ne seront victimes d'aucune remarque. 43% disent rechercher des lieux moins encombrés. D'ailleurs, des villes aussi emblématiques que Venise ne font plus rêver les touristes eux-mêmes, submergées par beaucoup trop de voyageurs. 40% des répondants à cette étude avouent qu'ils n'ont pas envie de visiter la Sérénissime pour ne pas être confronté à son tourisme de masse. Ils sont 31% à le penser pour Barcelone et 15% pour Rome.

©Andrea_Mangoni / IStock.com

A l'échelle des pays, les vacanciers préfèrent éviter l'Italie et l'Espagne (35% chacun) pour ne pas se résoudre à se glisser dans la foule touristique. La France elle-même ne devrait pas échapper à cette situation : 44% des sondés estiment qu'il faut anticiper ce scénario dès maintenant.

Les voyageurs eux-mêmes partagent l'idée que des mesures doivent être prises pour réguler le tourisme de masse. 39% approuvent la limitation du nombre de touristes pour préserver les sites naturels et culturels. Et 30% ne sont pas contre les quotas de visites tandis que 48% proposent plutôt d'élargir les horaires de visite pour fluidifier la foule. 12% vont même jusqu'à accepter l'instauration d'un accès payant aux sites concernés.

Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 1.011 internautes interrogés la semaine du 20 août 2018.