Communales 2018. La bataille pour Bruxelles

Tout semblait prêt de longue date: le PS d'Yvan Mayeur et le MR d'Alain Courtois, si le résultat du scrutin du 14 octobre le permettait, aurait pu relancer une nouvelle majorité PS-MR pour la ville de Bruxelles. Mais le scandale du Samusocial est passé par là, et tout est à revoir.
par
Camille
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La législature n'aura pas été de tout repos pour les élus bruxellois. C'est d'abord la question délicate du piétonnier qui a secoué la majorité, alors que la gestion du dossier par Yvan Mayeur était critiquée de toutes parts. Elle n'aura pourtant été qu'un coup de semonce par rapport au scandale du Samusocial qui allait éclater. Aujourd'hui, socialistes et libéraux se remettent progressivement de cette tempête.

Les socialistes peuvent sembler affaiblis, tant le navire a tangué. Mais Philippe Close, devenu bourgmestre, espère bien remettre son équipage dans la bonne direction. La liste MR-VLD, emmenée par Alain Courtois (qui a vécu une législature difficile avec l'abandon du projet de nouveau stade) et Els Ampe, espère retrouver la première place. De bons résultats du PS et des libéraux pourraient leur permettre de reconduire leur alliance à la tête de la ville.

Mais les deux partis vont devoir surveiller leurs flancs. À droite, DéFI, emmené par Fabian Maingain, est en embuscade. À gauche, les Ecolos, avec Benoit Hellings à leur tête, pourraient grappiller des voix au PS, notamment en menant campagne en faveur d'une gouvernance plus transparente. Le cdH, plutôt en difficulté, espère aussi se faire une place avec leur tête de liste Didier Wauters, chargé de relancer la machine après le départ de Joëlle Milquet. Les centristes ont constitué une liste d'ouverture, dont près d'un tiers sont des nouveaux venus en politique. Le score de la N-VA sera également à tenir à l'œil, elle qui espère séduire l'électorat très conservateur. Dans ces conditions, toutes les alliances sont possibles.

 

Les dossiers qui vont marquer la législature

Le piétonnier

Belga

Yvan Mayeur, en lançant le projet, voulait faire de la zone entre la Bourse et De Brouckère un Time Square bruxellois. Mais les travaux ont traîné à démarrer, et les commerçants se plaignent des répercussions sur leur chiffre d'affaires. La sécurité dans le quartier est aussi pointée du doigt. La nouvelle majorité de Bruxelles-Ville devra faire avancer les travaux et rendre la zone attractive.

La place du vélo

Belga / B. Fahy

Les autorités communales ont un rôle à jouer dans le développement des pistes cyclables, au côté de la Région, qui a notamment prévu la construction d'une piste tout au long du ring. Les communes peuvent également installer des arceaux à vélos, essentiels pour stationner les deux-roues en journée.

 

Le projet Neo

Belga / N. Maeterlinck

La construction d'un nouveau quartier sur le site du Heysel ne fait pas l'unanimité, notamment en ce qui concerne la création d'un nouveau centre commercial, le risque de congestion automobile, et l'impact sur l'environnement.

 

 

La vie nocturne

C'est un des points qui pourraient agiter certaines communes de la région. Bruxelles a été critiquée pour la fermeture du Recyclart puis du Magasin 4. Des solutions temporaires ont été trouvées, mais le mal est fait, et le monde de la vie nocturne s'inquiète du sort qu'on va lui réserver. À Ixelles, l'arrêté anti-alcool autour de la place Flagey est également critiqué.

Les espaces verts

Belga / N. Maeterlinck

Ils ne sont pas nombreux dans les communes bruxelloises, et sont très mal répartis. De plus en plus de collectifs citoyens critiquent ce manque. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à défendre un coin de verdure ou quelques arbres. Il faudra trouver des solutions, au risque de voir certains projets de construction mis à l'arrêt par des opposants.

Le parc Maximilien

Le dossier ne facilite pas les relations au sien de potentielles alliances PS-MR, et pourrait gêner la conclusion de certaines alliances. Les libéraux sont tiraillés entre une politique locale qui cherche des solutions à des problèmes concrets, et leur participation au gouvernement, où la volonté est de restreindre les possibilités d'accueil pour «éviter tout appel d'air».