Un vrai danger de génération perdue d'enfants réfugiés Rohingyas

Un demi million de réfugiés mineurs Rohingyas n'ont pas accès à une éducation correcte au Bangladesh où ils ont migrés.
par
Belga
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Ces enfants issus d'une minorité ethnique musulmane persécutée pourraient donc grandir désespérés et frustrés si l'enseignement n'est pas amélioré, estime l'Unicef jeudi. "Si nous ne procédons pas à des investissements dans l'éducation maintenant, nous allons au devant d'un vrai danger de 'génération perdue' de Rohingyas", met en garde le représentant de l'Unicef au Bangladesh, un an après un exode massif de cette minorité musulmane apatride depuis la Birmanie vers le pays voisin.

Bien que 140.000 réfugiés Rohingyas ont été inscrits dans une infrastructure scolaire, ces centres sont surpeuplés et n'offrent que deux heures de cours par jour, selon un rapport de l'organisation onusienne. Presque tous les enfants de moins de 14 ans présentent un niveau d'éducation qui correspond à l'école maternelle ou aux premières années d'école primaire, selon des études préliminaires.

Maladie et exploitation

Les pays donateurs n'ont à ce jour versé que la moitié des 28 millions de dollars au fond prévu par l'Unicef pour l'éducation dans cette communauté. D'autres problématiques sont en outre constatées parmi les mineurs Rohingyas qui vivent dans des camps immenses, où ils sont exposés aux maladies, à l'exploitation sexuelle, aux trafics, au travail forcé, et aux inondations.

La tradition veut en outre que les jeunes filles restent cloîtrées à la maison après leur premier cycle menstruel, ce qui les isole davantage encore de l'enseignement.

La minorité musulmane Rohingyas fait face à de graves discriminations et violences en Birmanie, ce qui a poussé au départ l'an passé 700.000 d'entre eux vers le Bangladesh voisin.

Les autorités birmanes estiment que des attaques rebelles Rohingyas ont poussé l'armée à déclencher une opération de répression, mais les Nations Unies ont observé des signaux pointant vers une épuration ethnique et un génocide.