Pour l'opposition, l'attentat contre Maduro est monté de toutes pièces

L'opposant vénézuélien en exil Julio Borges, ancien président du Parlement, a qualifié mardi de "farce" l'"attentat" dont le président Nicolas Maduro dit avoir été la cible à Caracas.
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ThomasW
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Mis en cause par M. Maduro qui l'accuse d'être impliqué dans cet incident survenu samedi, M. Borges lui a répondu directement sur Twitter. "Ni le pays ni le monde ne croient à ta farce de l'attentat", a-t-il écrit. "Nous savons tous que c'est un montage pour nous poursuivre et pour nous condamner, nous qui nous opposons à ta dictature.

Six personnes arrêtées

Au cours d'une longue allocution radio-télévisée mardi, M. Maduro a présenté ce qu'il considère comme des "preuves" de la réalité d'une tentative d'assassinat contre lui. Il a accusé Julio Borges, actuellement en exil, d'être lié à l'attaque aux drones survenue samedi à Caracas pendant une cérémonie militaire. Le président Maduro a dit s'appuyer sur des déclarations qui auraient été faites par des personnes, au nombre de six, arrêtées à la suite de l'incident. "Toutes les déclarations pointent vers Julio Borges, qui vit dans une propriété à Bogota, protégé par le gouvernement sortant de Colombie. Nous savons qu'il est assez lâche pour participer à ce genre d'événements", a affirmé M. Maduro.

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Le président vénézuélien avait accusé dès samedi le président sortant colombien Juan Manuel Santos d'être derrière l'"attentat" contre lui. Une allégation rejetée catégoriquement par Bogota.

Une tentative d'assassinat avec des drones chargés d'explosif

Selon la version des autorités vénézuéliennes, une tentative d'assassinat a été menée contre M. Maduro avec deux drones chargés d'explosif. Sept militaires ont été blessés. Outre M. Borges, M. Maduro a aussi accusé d'implication dans l'"attentat" un député de l'opposition vénézuélienne, Juan Requesens. La formation d'opposition à laquelle M. Requesens appartient, Primero Justicia, a annoncé que ce député et sa soeur avaient été arrêtés mardi par le service vénézuélien du renseignement, le Sebin. Peu après l'incident de samedi, M. Maduro, outre sa mise en cause du président sortant colombien, avait accusé des "financiers" non identifiés qui résideraient aux Etats-Unis et aussi "l'ultra-droite", se référant ainsi à l'opposition vénézuélienne.

La crise se déroule alors que tous les voyants économiques au Venezuela sont au rouge vif. L'inflation pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), et le PIB devrait s'effondrer de 18%. Les pénuries touchent les produits de première nécessité, notamment les médicaments et les produits alimentaires.

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