Ils veulent se faire opérer pour ressembler aux filtres de Snapchat

Des chercheurs américains ont fait un constat inquiétant : de plus en plus de jeunes veulent faire de la chirurgie esthétique pour ressembler aux filtres que proposent Snapchat mais aussi Facebook et Instagram.
par
ThomasW
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Se faire opérer pour ressembler aux filtres virtuels de Snapchat, le phénomène est inquiétant au point qu'il vient de faire l'objet d'une publication dans le très sérieux Journal of the American Medical Association. Ce 2 août, des chercheurs du département de dermatologie de l'Université de Boston ont publié un rapport dans lequel ils s'inquiètent des filtres disponibles sur des applications comme Snapchat qui « altèrent la perception de la beauté des gens dans le monde ».

AFP PHOTO / Christophe SIMON

Une meilleure apparence sur les selfies et les réseaux sociaux

Selon les chercheurs, ces filtres sont à l'origine de troubles. « L'omniprésence de ces photos sur lesquelles sont appliquées des filtres peut nuire à l'estime de soi et peut mener à la peur de la dysmorphie corporelle », explique l'auteur du rapport.

Mike Coppola/Getty Images/AFP

Les applications de selfies ont également un effet considérable sur les opérations de chirurgie esthétique. « Des patients peuvent avoir recours à la chirurgie dans l'espoir d'avoir une meilleure apparence dans les selfies et sur les réseaux sociaux », constatent les scientifiques américains. Une enquête de l'American Academy of Facial and Reconstructive Plastic Surgery montre qu'en 2017, 55 % des médecins ont reçu des demandes de patients désirant « être mieux sur les selfies et les réseaux sociaux ».

Lisa Lake/Getty Images for HBO/AFP

« Snapchat dysmorphia », une tendance qui inquiète

Enfin, ce rapport s'inquiète de l'émergence d'un nouveau phénomène baptisé « Snapchat dysmorphia ». Il s'agit de patients qui cherchent à faire de la chirurgie esthétique pour ressembler à la version « filtrée » d'eux-mêmes, avec des lèvres plus charnues, des yeux plus gros ou un nez plus fin. Heureusement, dans la pratique, de nombreux chirurgiens n'acceptent pas ces demandes et renvoient le patient vers un service psychologique. Néanmoins, ils tirent la sonnette d'alarme au sujet de cette tendance émergence et inquiétante.