Les dentistes pas assez clairs sur leurs tarifs

Un Belge sur deux ne va pas chez le dentiste chaque année. Cela peut notamment s'expliquer par le flou qui règne autour des tarifs, explique Test-Achats. Moins de la moitié des dentistes belges sont conventionnés, la facture peut donc vite devenir salée.
par
Marie
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Depuis 2016, un accord entre dentistes et mutuelles stipule qu'il faut se rendre chez le dentiste au moins une fois par an pour bénéficier d'un remboursement maximum de certaines prestations, comme un détartrage ou un plombage. S'il a respecté l'échéance, le patient est alors remboursé à hauteur de 75%. Si pas, il paiera plus cher l'année suivante.

Mais le problème est que ceux qui n'ont pas beaucoup de moyens reportent en premier lieu les soins dentaires. Selon Test-Achats, il serait préférable de récompenser ceux qui vont chez le dentiste une fois par an plutôt que de sanctionner ceux qui ne le font pas.

L'association plaide plutôt pour un système automatique de tiers payant. Le patient ne devrait plus alors avancer la totalité de la somme, il ne paierait que le ticket modérateur tandis que la mutuelle verserait directement le reste au dentiste. Ce système, qui n'est pas encore obligatoire, rendrait les soins dentaires plus accessibles et plus transparents. Le patient saurait ainsi tout de suite combien sa visite va lui coûter, et ne devrait plus remettre de document à sa mutuelle.

Peu de dentistes conventionnés

Moins de la moitié (48%) des dentistes ordinaires sont complètement conventionnés et un sur six ne l'est que partiellement (16%). Il est donc difficile de trouver un dentiste qui pratique les tarifs officiels. Et chez les spécialistes (parodontologies et orthodontistes), à peine un sur cinq applique toujours les accords tarifaires. Les suppléments d'honoraires sont totalement à votre charge! Le montant de la facture peut donc vite grimper. D'autant que les tarifs officiels ne sont valables que pour les prestations remboursées, pas les traitements plus complexes.

En outre, il est difficile de savoir si votre dentiste est conventionné ou non. À peine quatre personnes sur dix connaissaient le statut de leur dentiste, selon une enquête menée par Test-Achats l'été dernier. Le statut n'est, en effet, que rarement affiché dans la salle d'attente, alors que c'est obligatoire. Mais les dentistes ne sont quasiment jamais contrôlés, dénonce l'association. Cette dernière plaide d'ailleurs pour un statut indiqué sur la plaque en façade et des tarifs affichés dans la salle d'attente. Vous pouvez toutefois consulter la liste des dentistes conventionnés sur le site internet de l'INAMI et de certaines mutuelles.

Combien ça coûte ?

Si vous optez pour un dentiste non conventionné, il est difficile d'estimer combien vous allez payer et pour quoi vous allez payer exactement. L'attestation destinée à la mutuelle ne vous éclairera pas plus car elle comprend des codes officiels indéchiffrables pour tout un chacun. Il faut ensuite comparer cette somme au montant total indiqué pour calculer les suppléments.

Pour Test-Achats, le dentiste devrait informer son patient, avant de commencer tout traitement, du prix que celui-ci devra payer, en fonction des prestations. Il devrait également faire part des alternatives moins chères quand elles existent. S'il ne le fait pas directement, demandez-lui un devis.

Les prix des prestations complexes sont élevés et peuvent fortement varier. Fabriquer une couronne (environ 550 €) ou un implant (environ 800 €) peut par exemple alourdir considérablement la facture car vous payez tout de votre poche. Et à cela s'ajoutent seulement les frais du dentiste. Le prix demandé par le fabricant et celui demandé par le dentiste devraient par ailleurs être présentés distinctement.

Clarté et transparence, voilà ce que réclame Test-Achats. L'association conseille enfin de bien choisir sa mutuelle, celle qui rembourse le mieux les soins auxquels vous faites le plus souvent appel.