Les réserves naturelles : des oasis pour nos libellules

En 2017, des observateurs bénévoles sont partis à la rencontre des libellules au sein des réserves naturelles de Natagora. Cinquante et une espèces ont été recensées sur les septante que compte l'ensemble du territoire wallon. Les réserves abritent donc une belle diversité dont l'existence est largement due à la protection et à la gestion appropriée de ces parcelles.
par
Camille
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Les libellules et demoiselles sont de très bons bio-indicateurs. Elles sont à la fois sensibles aux modifications de leur habitat et à celles du climat. En tant que prédateurs, elles dépendent directement de la richesse de la faune aquatique. Une dégradation du milieu se répercute donc sur leurs populations.

Les larves, vivant en permanence dans l'eau, sont très sensibles à sa qualité. Certaines espèces peuvent se satisfaire de plans d'eau peu spécifiques, mais d'autres recherchent des milieux plus particuliers. Les libellules de Wallonie occupent donc des habitats humides très variés qui présentent des eaux riches ou pauvres en éléments nutritifs: des mares permanentes ou temporaires, des étangs, des lacs, des marais, des fossés, des ruisseaux, des rivières ou des fleuves, pourvus ou non de végétation sur leurs rives.

 

Les sites les plus riches en libellules sont cependant les grands étangs ensoleillés qui présentent une ceinture de végétation aquatique et terrestre diversifiée. L'étang de Virelles, qui compte trente-cinq espèces de libellules, ou les plans d'eau des marais d'Harchies, où trente-six espèces ont été dénombrées, en sont de bons exemples. Pour les observer, pas besoin de matériel sophistiqué: les libellules peuvent, comme les oiseaux, être identifiées et observées à distance avec des jumelles.

Une vingtaine d'espèces menacées

Parmi les septante espèces de Wallonie (un nombre assez limité si on le rapporte aux cinq mille sept cents espèces décrites dans le monde), vingt et une risquent de disparaître à plus ou moins court terme et font l'objet d'une attention constante. Malheureusement, beaucoup de menaces difficiles à enrayer pèsent sur elles: drainage des zones humides, artificialisation des berges, pollution des eaux, remblais de mares… L'avenir semble sombre. Mais l'accroissement du nombre de personnes sensibles à leur cause et les résultats positifs de certains projets de conservation, notamment ceux menés par Natagora, permettent pourtant d'espérer une amélioration.

Hubert Baltus et Damien Sevrin