Le PTB critique la chute de l'emploi à la SNCB de 25% en 15 ans

Le nombre de cheminots à la SNCB (en équivalents temps plein), est passé sous la barre des 30.000 en mai 2018. Le PTB accuse cette évolution d'être responsable de la baisse de la qualité du service et des retards.
par
Camille
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La SNCB a perdu plus 10.000 postes (équivalent temps plein) en 15 ans. «Il y avait encore 40.243 postes en 2004, contre 30.000 au 1er mai 2018», constate le député bruxellois du PTB Michaël Verbauwhede. «C'est énorme, c'est l'équivalent d'un Caterpillar Gosselies tous les trois ans. Et c'est d'autant plus incompréhensible que, dans le même temps, le nombre de voyageurs a augmenté de 40%.»

La chute du nombre de salariés au sein de l'entreprise ferroviaire est une conséquence de la demande des différents gouvernements d'augmenter la productivité de l'entreprise. En 2019, le transporteur ferroviaire devra avoir augmenté son efficacité de 20% par rapport à 2015, conformément à la demande de l'ancienne ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant (MR). Mais selon le PTB, c'est la qualité du service qui en fait les frais. «Moins de cheminot, c'est aussi plus de gares fermées, et des gares sans personnel. Cela à un impact sur le sentiment de sécurité. Ça n'est pas comme cela qu'on va inciter les usagers à prendre le train! Il y a pourtant urgence à pousser plus de navetteurs vers les trains, pour réduire les files et les problèmes sanitaires liés à la pollution.»

Lier le nombre d'employés au trafic

Michaël Verbauwhede pointe également du doigt le problème de la ponctualité. «Le nombre de trains à l'heure a diminué en 15 ans. La courbe de ponctualité suit la même trajectoire que le nombre de cheminots», pointe-t-il. «Je ne pense pas que ça soit une coïncidence, même si les causes des retards sont multiples.» Il plaide donc pour la mise en place d'un «indice voyageur» afin de garantir la qualité du service. Comme pour les salaires, qui sont censés suivre la hausse des prix, «cet indice permettrait d'engager du personnel supplémentaire en fonction de la hausse du nombre de passagers.» Il souligne également qu'une telle politique permettrait d'assurer une meilleure sécurité, tant des usagers que du personnel.

La SNCB ne partage pas cette analyse. «Les statistiques montrent bien que la première cause de retard est liée à des tiers, et n'est donc pas imputable à la SNCB ou au gestionnaire du réseau Infrabel», souligne le porte-parole de l'entreprise. «Au cours des dernières années, nous avons dû faire face à de nombreux cas de trespassing ainsi que d'accidents de personnes, qui ont un sérieux impact sur le trafic. Et par ailleurs, nous travaillons à réduire les facteurs de retard sur lesquels nous pouvons agir, comme le départ du premier tain où la fiabilité du matériel.» Enfin, la SNCB souligne que la baisse du nombre d'équivalent temps plein ne l'empêche pas de continuer à recruter. «Nous engageons de nouveaux collaborateurs en permanence, notamment pour accompagner l'augmentation du trafic consécutive au dernier plan de transport, qui a vu l'offre augmenter de 5,1%.»