Graspop : l'effet Iron Maiden

Le Graspop Metal Meeting, qui s'est conclu hier soir par la prestation d'Ozzy Osbourne, a connu deux ‘premières' pour cette édition 2018. C'était en effet la première fois que le festival se déroulait sur quatre jours, mais aussi la première fois que l'événement affichait complet. Les têtes d'affiche ont littéralement fait le plein.
par
Marie
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Et à ce petit jeu, la première journée à avoir été annoncée sold out avait été celle du vendredi avec Iron Maiden en tête de pont. De fait, parmi les 50.000 festivaliers du jour, près de la moitié arborait un t-shirt de la formation britannique, quand ce n'était pas toute une série de patchs sur une vieille veste en jean élimé. Sur le coup de 21h15, quand résonnèrent les premiers riffs de guitare d'Iron Maiden, près de 90% des spectateurs avaient pris fait et cause pour Bruce Dickinson et les siens. Deux autres groupes, Watain et Wolves in the Throne Room, pourtant bien connus des amateurs de black metal, devaient se contenter des miettes en jouant en même temps sur les deux autres scènes.

Mais il faut dire que, malgré leurs 60 ans bien tassés (ou presque pour Bruce Dickinson), les membres d'Iron Maiden ont parfaitement la maîtrise de la chose et ont ravi un public qui, de toute façon, était complètement acquis à leur cause et qui reprenait en chœur pratiquement l'intégralité du répertoire.

On sait que le leader du groupe est un pilote chevronné, mais l'introduction du concert par l'arrivée d'une réplique à l'échelle d'un Spitfire de 1943 a directement plongé le festivalier dans un spectacle particulièrement bien rodé qui aura tenu toutes ses promesses. Bruce reste l'un des ‘frontman' les plus charismatiques de la scène heavy metal et garde cette pêche d'enfer qui lui permet de sauter d'un coin à l'autre de la ‘Main Stage'. Et ses vocalises si caractéristiques nous ont fait totalement oublier qu'il a été opéré, il y a trois ans, d'un cancer de la gorge. Durant deux heures, Iron Maiden aura enchaîné ses titres les plus connus mais aussi des morceaux que seuls les véritables fans avaient encore en mémoire, dont un «Flight of Icarus» que le groupe n'avait plus joué depuis 1983.

D'autres réussites

Par ailleurs, la journée aura également été marquée par d'autres concerts percutants. Les Grecs de Septicflesh ont ainsi assuré le show avec un death metal qui avait tout d'un mur en pleine face, et ce malgré l'épaule disloquée du chanteur et bassiste. Le metal extrême de Vader a également fait un effet bœuf. Si le groupe polonais existe depuis 1983, il n'en fait pas moins aucune concession, et les oreilles les plus aguerries ne pouvaient être de sortie sans de solides bouchons. Parmi les découvertes, on retiendra la prestation des Russes d'Arkona dont la chanteuse Masha faisait résonner un pagan/folk metal comme une incantation druidique venue des tréfonds les plus sombres d'une forêt nordique. La prestation de Zeal & Ardor était également à voir. Mêler gospel et metal était en effet une vraie gageure. Pari réussi! Enfin, on aura été très content de revoir les furies californiennes de L7, qui n'avaient plus rien fait entre 2001 et 2014, ainsi que le punk rock particulièrement engagé d'Anti-Flag qui a fait bouger la foule. Cette journée du vendredi aura également été haute en couleurs avec les prestations très costumées d'Avatar, de Powerwolf ou autre Hollywood Undead.