S3 Casa de Papel : «On ne veut pas décevoir les téléspectateurs»

Les créateurs de Casa de Papel appréhendent l'accueil de la troisième saison de la série. Après le succès des premières saisons, les attentes sont très fortes.
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

Après avoir réalisé de belles audiences sur la chaîne espagnole Antena 3 -environ 4 millions de téléspectateurs pour la première saison… un carton!-, La Casa de Papel est devenue, en quelques mois, avec son arrivée sur Netflix, un phénomène planétaire. Il faut dire qu'au niveau du scénario, on est dans du jamais vu. Une bande de huit malfaiteurs au masque de Salvador Dali braque la fameuse Fabrique nationale de la monnaie et du timbre de Madrid pendant plusieurs jours afin de fabriquer une série de billets de banque et de sortir de là millionnaires. Le tout sous l'oeil attentif et extérieur de l'énigmatique Professeur, le commanditaire du braquage risqué.

Suite au succès rencontré, «La Casa de Papel», qui ne devait comporter que deux saisons, voit son histoire prolongée par Netflix, qui a annoncé qu'elle produirait et diffuserait en exclusivité la troisième partie de la série. Que reste-t-il toutefois à dire lorsqu'on sait qu'à la fin de la deuxième partie, la bande aux costumes rouges réussit à quitter la fameuse fabrique butin en mains? Le défi est relevé, Tokyo, Denver, Rio et leurs camarades ont repris le cours d'une vie normale, à la seule différence qu'ils sont désormais… millionnaires!

«On a hésité…»

Présents à Monaco à l'occasion du Festival de Télévision (où ils ont gagné le Nymphe d'or de «La meilleure série TV – Dramatique»), les créateurs de la série et Pedro Alonso, interprète de Berlin, ont partagé leur appréhension en ce qui concerne la troisième saison commandée par Netflix. «Quand Netflix nous a demandé de faire une troisième saison, on a hésité. On s'est concerté parce qu'on ne savait pas du tout comment donner une suite à cette série qui était déjà bouclée, selon nous. Après deux mois, on a quand même accepté l'offre de la plateforme. Le défi va être de faire évoluer les personnages qui ne sont désormais plus dans l'univers de la criminalité puisqu'ils sont riches et sont retournés dans l'anonymat. Sans trop en dire sur cette troisième saison (prévue pour début 2019, NdlR.), on a donc pensé à faire évoluer les personnages en jouant, notamment, sur la fragmentation temporelle. Nous allons nous octroyer une certaine liberté concernant le temps», commence Alex Pina, créateur de «La Casa de Papel». «Nous avons donc la pression en ce qui concerne ce retour. On n'a pas du tout envie de décevoir les téléspectateurs qui attendent cette suite avec impatience. On se dit qu'on a eu de la chance de réussir deux fois de suite en rassemblant des millions de téléspectateurs mais aurons-nous, à nouveau, cette chance-là? Rien n'est certain. Nous préparons en tout cas minutieusement cette nouvelle saison.»

Cela voudrait-il dire que Berlin, braqueur se faisant cribler de balles à la fin de la deuxième saison, sera de la partie pour cette suite tant attendue? «Je ne peux rien dire concernant la troisième saison, je suis désolé», regrette Pedro Alonso qui parle toutefois de deux premières saisons «extraordinaires». «Vous savez, le personnage de Berlin m'a tout de suite plu. Quand j'ai reçu les deux premières séquences de La Casa de Papel, je me suis dit: Ce rôle est fait pour moi! Après m'être documenté un maximum, j'ai donc pris un vol Mexico – Madrid pour passer l'audition. J'y ai été sans trop joué sur l'intellect parce que ce n'était pas ce que je voulais faire ressortir de Berlin. Et, finalement, on m'a donné le rôle et j'en suis très content. C'est l'un des rôles qui me convient le mieux depuis le début de ma carrière.»

«Berlin est à l'écoute des autres»

Ce n'est pas la première fois que Pedro Alonso campe le rôle d'un «méchant» dans une série (la preuve avec le personnage de Diego qu'il interprétait dans «Grand Hôtel»). Quand on lui parle du côté «psychopathe» de Berlin dans «La Casa de Papel», l'acteur de 46 ans tempère toutefois. «Un psychopathe? Je n'irais pas jusque-là! (rires) Je pense que beaucoup de personnes ont une image faussée de Berlin. C'est une personne très extravagante mais qui a beaucoup de nuances. Il a beaucoup d'empathie, un magnifique sens de l'humour et est surtout très à l'écoute des autres. Je le trouverais presque adorable! (rires) Ce qu'il déteste, c'est cette façon que la société a de mettre des conventions partout. Il ne comprend pas que tout soit rangé dans des cases. Lui, en fait, il s'en moque. Il est malade et sait qu'il va bientôt mourir, que sa fin est proche. Il fait donc ce qui lui chante», explique Pedro Alonso qui, lors de la conférence. Il a profité de l‘occasion pour annoncer qu'il prépare actuellement un film en Espagne avec un célèbre réalisateur et un livre écrit à quatre mains avec sa compagne française. Nous n'avons donc pas fini d'entendre parler de l'acteur espagnol…

Ce qu'on ne savait pas à propos des personnages

La série «La Casa de Papel» telle que nous la connaissons aujourd'hui aurait pu ne jamais exister. Durant le processus d'écriture, plusieurs idées sont, en effet, passées dans la tête des créateurs de la série. C'est ainsi qu'on apprend qu'au lieu de nommer les différents protagonistes de la série par des noms de ville, Esther Lobato Martinez, scénariste de «La Casa de Papel» et son équipe, avaient eu l'idée de les différencier par des noms de planète. «C'est après avoir vu une fille porter un t-shirt avec le mot Tokyo qu'on a eu l'idée d'utiliser des noms de ville», explique Alex Pina. Et en parlant du personnage de Tokyo, celui-ci ne devait d'ailleurs pas se retrouver sous les traits de la sulfureuse Ursula Corbero. «C'est le personnage pour lequel nous avons le plus discuté. On ne savait pas trop quelle apparence lui donner. C'est bien simple, à la base, Tokyo devait être une femme de plus de 40 ans. Finalement, on s'est dit qu'une jeune femme correspondrait mieux à ce qu'on voulait pour la série.»  (jc)