L'histoire d'un chiot aux pattes coupées bouleverse la Turquie

À quelques jours de l'élection présidentielle en Turquie, le cas atroce d'un chiot victime de maltraitance s'invite dans le débat politique.
par
ThomasW
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En Turquie, l'histoire d'un chiot torturé émeut la population et s'invite même dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle. Vendredi 15 juin, dans la province de Sakarya, un petit labrador âgé d'un mois a été retrouvé dans une forêt, les pattes et la queue coupées. La femme ayant fait cette atroce découverte a immédiatement emmené l'animal dans une clinique vétérinaire. Mais les docteurs n'ont rien pu faire pour sauver le chiot qui est décédé quelques heures après son arrivée.

Relayés par les médias turcs, les photos du labrador noir mutilé, enroulé dans des bandages blancs, ont suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Pour certains observateurs, cet acte de cruauté est représentatif d'un problème profond dans la société turque : la maltraitance animale.

Une pétition signée par 1 million de personnes

Ce dimanche 17 juin, les autorités ont arrêté le bourreau du petit labrador. Il s'agit d'un ouvrier qui travaillait non loin de l'endroit où l'animal a été découvert. Il a été placé en détention le temps de l'enquête. Mais selon les autorités locales, il pourrait s'agir d'un accident. Sur Twitter, des centaines d'utilisateurs turcs ont exprimé leur indignation avec le hashtag #HayvanaSiddetSuctur, signifiant « La violence contre les animaux est un crime ».

Un dessinateur turc a rendu hommage au chiot en publiant un dessin devenu viral sur les réseaux sociaux et lors d'un concert, la pop star turque a également dédié ses morceaux à l'animal. Sur le site Change.org, une pétition en ligne demandant que les cas de violence et de maltraitance envers les animaux soient considérés comme des crimes par la loi turque a récolté plus d'un million de signatures.

Les politiques s'emparent de ce cas

Alors que ce dimanche les Turcs se rendront aux urnes pour réélire ou non le président Erdogan, le cas de ce chiot s'est également invité dans le débat politique. Meral Aksener, principale opposante à Erdogan et l'un des six candidats se présentant à l'élection présidentielle, a appelé à renforcer les lois pour protéger les animaux en Turquie. Face à l'indignation générale, le gouvernement actuel s'est engagé, s'il était réélu, à appliquer rapidement un projet de loi remontant au mois de janvier dernier et punissant sévèrement la maltraitance animale. « Cette nouvelle loi sur les droits des animaux sera la première loi à passer après les élections », a annoncé le ministre de la justice.