Des pêcheurs bloquent des ports pour protester contre la pêche électrique

Des ONG et des pêcheurs traditionnels de plusieurs pays, dont la France, la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas, bloquent aujourd'hui des ports pour protester contre la pêche électrique.
par
Camille
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La pêche électrique s'attire les critique à la fois des écologistes et des pêcheurs. La méthode est accusée de «détruire le milieu marin et menacer la survie économique des pêcheurs traditionnels», selon un communiqué de l'ONG Bloom.  Les actions se tiennent dans les ports de Boulogne-sur-Mer (France), Ijmuiden (Pays-Bas), Nieuwpoort (Belgique) et Lowestoft (Royaume-Uni). Des actions sont également prévues à Flensbourg (Allemagne), Mandriola (Italie), Saint-Mandrier, La Ciotat et Saint-Jean-de-Luz (France).

Les pêcheurs souhaitent ainsi interpeller les responsables politiques européens pour qu'ils interdisent définitivement cette technique de pêche destructrice, précise Bloom. A Boulogne-sur-Mer, ils vont recevoir le soutien du député européen écologiste Yannick Jadot. Une plateforme a été lancée pour permettre au public d'interpeller les décideurs européens (https://stopelectricfishing.org/).

Des dérogations pour quelques pêcheurs européens

La pêche électrique interdite notamment en Chine, au Brésil et aux États-Unis, consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite en Europe depuis 1998 mais la Commission européenne permet sa pratique depuis 2006 dans le cadre d'un régime dérogatoire exceptionnel. Les ONG accusent la Commission d'avoir cédé aux lobbies néerlandais de la pêche industrielle au détriment des petits pêcheurs.

«Au fil des ans, l'épuisement du poisson le long des côtes de la mer du Nord a amené les pêcheurs traditionnels au bord du gouffre économique. A titre d'exemple, entre 2014 et 2018, les fileyeurs des Hauts-de-France ont perdu en moyenne 50% de leurs captures de soles», déplore Bloom.