France: la réforme controversée du rail définitivement adoptée par le Parlement
La réforme, emblématique de la volonté du président Emmanuel Macron de «transformer la France», a été approuvée par le Sénat lors d'un vote ultime par 245 voix contre 82, moins de 24 heures après un vote à une large majorité à l'Assemblée nationale.
«La loi est votée, la grève ne sert plus à rien», a aussitôt lancé le rapporteur Gérard Cornu (LR, droite), alors que vient de s'achever le 30e jour de grève à la SNCF, opérateur français du rail.
«La continuer, c'est affaiblir la grève, c'est la banaliser», a-t-il ajouté. «Le Parlement a beaucoup écouté les syndicats. La loi est votée, il faut cesser la grève», a-t-il martelé malgré la reconduction de l'arrêt de travail, mercredi par l'intersyndicale des cheminots, en dépit d'un taux de grévistes en baisse constante.
Une réforme "libérale"
Les syndicats sont opposés à une réforme qu'ils jugent «libérale», et qui prévoit notamment de mettre fin au statut des cheminots pour les nouveaux employés, offrant une retraite précoce et l'emploi garanti à vie. Selon le gouvernement, il s'agit d'aligner les coûts de la SNCF sur ses concurrents étrangers dans la perspective de l'ouverture à la concurrence au sein de l'Union européenne.
«La loi est définitivement votée, elle va donc s'appliquer», a déclaré de son côté la ministre des Transports Elisabeth Borne. «D'autres négociations vont désormais s'ouvrir, à la fois au niveau de la branche, et je réunirai les partenaires sociaux demain (vendredi, ndlr) pour qu'ils puissent s'engager dans cette discussion, et au niveau de l'entreprise elle-même», a-t-elle dit.
Les groupes CRCE (à majorité communiste) et socialiste ont voté contre. «Nous votons contre ce pacte ferroviaire agité comme un trophée par tous les tenants de l'ultra-libéralisme», a déclaré la présidente du CRCE Eliane Assassi. En revanche les sénateurs LR, centristes, RDSE, LREM et Indépendants ont voté pour la réforme.