Des cigogneaux sont nés à l'Aquascope Virelles

Cet hiver, le couple de cigognes blanches qui a établi ses quartiers à Virelles a préféré braver le froid et la neige plutôt que de s'envoler vers les cieux plus cléments d'Afrique. Un pari risqué mais réussi, vu que quatre jeunes sont nés fin mai.
par
Camille
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Fin mars, alors que le froid perdure sur nos contrées, les deux amoureux se montrent démonstratifs: parades amoureuses, apport de matériaux au nid et accouplements s'enchaînent pour le plus grand bonheur des admirateurs des cigognes. Toutes les prémices d'une nouvelle nidification sont manifestes.

Ensuite, le comportement des oiseaux semble changer du tout au tout. De démonstratif, il devient discret pendant la période de couvaison. Les choses sérieuses commencent. La femelle reste présente au nid toute la journée, sauf pour se nourrir et se dégourdir un peu les ailes. Le mâle la remplace pour de brefs moments. Il ramène au nid des proies et des brindilles pour satisfaire sa belle. Grâce aux deux partenaires, les œufs bénéficient d'une chaleur corporelle constante.

Ph. Fabien Ruysschaert

Quatre oisillons

Fin avril, fini cette petite routine. Une soudaine activité se laisse deviner dans le nid. Le mâle fait de plus en plus d'allers et retours sur l'aire, la femelle ne tient pas en place, se met debout, se recouche constamment… Elle est envahie par une soudaine envie de parfaire le nid, de l'étoffer un peu pour l'arrivée des oisillons.

Dès les premiers jours de mai, plus de doute possible! Au minimum deux jeunes cigogneaux pointent le bout de leur bec hors du nid. Les parents prennent leur rôle de nourrissage très à cœur et se relayent pour régurgiter les aliments dans le nid afin de nourrir les cigogneaux. Combien sont-ils exactement?

Ph. Fabien Ruysschaert

La météo les pousse d'abord à rester cachés sous les ailes et les plumes protectrices des adultes. Puis, ils soumettent leurs parents à rude épreuve, car ils grandissent vite et exigent beaucoup de nourriture. Mi-mai, c'est non pas deux mais trois jeunes qui sont dénombrés… Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, c'est finalement quatre bébés qui réclament à tout va! Si tout se passe bien, les petits resteront encore quatre semaines au nid.

Des séances d'observation

Afin de faire connaître cette espèce au plus grand nombre, l'Aquascope Virelles organise chaque jour des séances d'observation. Durant ces permanences, des animateurs spécialisés commentent cette nidification exceptionnelle et répondent à toutes les questions. Le dévouement des parents envers leurs jeunes constitue un spectacle émouvant et passionnant qu'il ne faut pas manquer.

Cette nidification présente un caractère exceptionnel en Wallonie, puisqu'il s'agit du seul couple nicheur à l'état sauvage dans notre région. Hormis Virelles en 2016 et 2017, la dernière nidification réussie en Wallonie dans ces mêmes conditions date de 2007. C'est dire si l'envol des jeunes est attendu avec impatience.

Anne Sansdrap