Le réchauffement climatique accentue la force destructrice des ouragans

Une étude menée par l'Agence américaine d'observation de l'atmosphère et des océans (NOAA) démontre que l'augmentation des températures augmente la puissance dévastatrice des ouragans.
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theo.laborie
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Malgré le climato-scepticisme affiché du gouvernement américain, de nombreux scientifiques continuent d'étudier les effets du réchauffement planétaire dans plusieurs domaines. La NOAA publie cette semaine une étude dans le journal "Nature" où elle montre une corrélation entre le réchauffement climatique et la violence des cyclones.

Les cyclones ralentissent

En août 2017, l'ouragan "Harvey" a stagné au-dessus du Texas, provoquant des inondations catastrophiques. 89 personnes ont perdu la vie, 30.000 ont dû trouver refuge, et 200.000 bâtiments ont été détruits. "Harvey a déversé jusqu'à 127 cm de pluie sur Houston, au Texas, et ses alentours en seulement cinq jours. Quelques endroits ont reçu plus de 60 cm de pluie en seulement deux jours", explique l'organisme de surveillance.

Ph. Belga

Les cyclones tropicaux ont ralenti de 10% entre 1949 et 2016, révèle l'étude menée par James Kossin de la NOAA. "Alors que l'atmosphère de la Terre se réchauffe, la circulation atmosphérique change," explique-t-il. "Il y a des preuves que le réchauffement climatique d'origine humaine provoque un affaiblissement général de la circulation tropicale estivale."

Des pluies et donc des inondations plus importantes

En plus de cela, le réchauffement augmente la quantité de vapeur d'eau que peut contenir l'atmosphère. Quand l'air est saturé de vapeur d'eau, celle-ci se transforme à nouveau en liquide, provoquant des précipitations. Cette quantité maximale dépend à la fois de la pression et de la température. Si l'atmosphère se réchauffe d'un degré, elle pourra contenir 7% d'humidité en plus.

Ph. Belga

Cumulées au ralentissement des ouragans, ces pluies supplémentaires causent des inondations catastrophiques. Pour la NOAA, "avec de la vapeur d'eau supplémentaire dans un monde qui se réchauffe, un ralentissement aussi faible que 10% pourrait doubler localement les pluies et les impacts des inondations causés par un réchauffement de 1°C."

"Les 10% observés se sont produits dans une période durant laquelle la planète s'est réchauffée de 0,5°C", précise James Kossin, "mais cela ne fournit pas une véritable mesure de la sensibilité du climat, et davantage d'études sont nécessaires pour déterminer quel sera le ralentissement correspondant à la poursuite du réchauffement." Le diagnostic de l'équipe de chercheurs reste très inquiétant, notamment pour les populations qui vivent dans des zones sujettes à ce type de tempêtes tropicales.