Une association de victimes demande au pape une enquête sur un évêque gantois

L'évêque gantois Luc Van Looy aurait échoué à prendre des mesures efficaces contre le prêtre flamand Omer V., qui a travaillé comme missionnaire au Zaïre (la République démocratique du Congo actuelle, ndlr) dans les années 1980, où il a abusé de plusieurs garçons.
par
Camille
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Ending Clergy Abuse (ECA) est une plate-forme récemment créée qui rassemble des mouvements issus de quinze pays et menant des actions contre les abus sexuels au sein de l'Eglise. Elle demande au pape une enquête contre un prêtre missionnaire et ceux qui l'auraient couvert. Leur but n'est pas de porter plainte contre leurs abuseurs. «Mais bien les évêques, qui ont protégé les auteurs durant des années», écrit le Standaard.

L'un des douze témoins qui sera présent en Suisse a été victime du prêtre Omer V., aujourd'hui âgé de 82 ans. Ce dernier avait été renvoyé en Belgique en 1987 et, fin des années 90, il y avait abusé d'une petite fille. Il avait ensuite été mis à la pension. «Durant les années qui ont suivi, Omer V. a tout de même pu voyager au Rwanda, où il avait une ASBL pour s'occuper des orphelins», explique l'Américaine Ann Barrett. Il y a alors à nouveau eu des abus.

A partir de 2004, Luc Van Looy est devenu évêque et a pris la tête de l'évêché gantois. «Il n'a pas empêché Omer V. de poursuivre ses déplacements jusqu'en Afrique. Nous voulons qu'une enquête ait lieu pour voir si, selon le pape François, il a fait assez afin de protéger les enfants», poursuit-elle.

«C'est un dossier avec des faits graves qui datent du passé», a réagi l'évêché gantois. «L'évêque a à plusieurs reprises interdit, tant par écrit qu'oralement, à cet homme de voyager en Afrique. D'après les faits, il apparait qu'il n'a pas respecté cette interdiction plusieurs fois. Entre-temps, nous avons appris qu'il a été signalé comme persona non grata au Rwanda.»