Découvertes MiNT : Tahiti 80, Hailey Tuck, à la recherche du passé supplémentaire

Cette semaine, on s'arrange comme on peut avec la langue française pour faire dire au terme découverte l'action de révéler des phénomènes : le retour en force des années Tahiti 80 et la métamorphose du maître Cohen dans la voix d'une Texane exilée en France, Hailey Tuck.
par
Marie
Temps de lecture 2 min.

L'amour à la plage de la semaine

Tahiti 80 - Let me be your story

De mémoire d'animateur sur MiNT, je n'avais jamais compté autant de nouveautés dans la programmation musicale de la chaîne (pas même au temps - on l'espère bientôt retrouvé - de la FM). Preuve qu'une forme de joyeux foisonnement saisonnier sévit ? Rien moins que 9 nouveaux titres sont entrés en playlist il y a quelques jours, dont ce retour de Tahiti 80.

Tahiti 80, une découverte ? Wait, wut ? Pas vraiment, je le concède. Formé sur les bancs de l'Université, le groupe de Rouen sévit depuis 1995 (à la louche) avec déjà rien moins que 7 albums. Le prochain est déjà en route : ce 8e de cordée a pour promesse The Sunsh!ne Beat Vol.1 et sortira le 21 septembre (sauf imprévu).

En attendant, voilà l'été et un titre qui prouve deux choses. D'abord, que le groupe n'a pas perdu la note. Ensuite, que la période actuelle ne peut s'empêcher de se rappeler au bon vieux temps de l'analogique. Trop d'électronique a tué l'électronique. Dont acte militant avec ce clip fraîchement posté sur Youtube, où se bousculent images en super 8, pola, cassettes audio, mouvement sépia et autres Earlybird, Sierra ou Amaro - effets vintage garantis.

Pour enfoncer le clou dans cet étalage de retour du refoulé devant Starsky et Hutch, Xavier Boyer nous dit tout le mal qu'il pense de l'#instafastfood ambiant : «Sans vouloir être ironique, ni donneur de leçons, c'est quand même étrange de voir sur Instagram des choses comme je fais mes courses dans un concept store et je prends des photos de mugs. Cette chanson parle de la superficialité que l'on retrouve dans les rapports humains aujourd'hui. On pense se définir par des détails matériels en oubliant d'autres aspects plus importants.»

Rassurez-vous, on peut aussi écouter Let me be your story sans se poser de questions. Dommage : pas de festivals cet été, il faudra attendre la sortie de l'album. Pour les plus impatients, la première date de concert est fixée au 29 novembre prochain à La Maroquinerie, à Paris.

Sur Twitter : @wearetahiti80

L'Américaine à Paris de la semaine

Hailey Tuck - That Don't Make it Junk

Citer ses sources, toujours : l'émission C à vous sur France 5, où s'est glissée, en fin de repas, une jeune chanteuse qui refait le rock en jazz. De loin, on dirait Lily Allen. Mais à y prêter l'oreille, on ne distingue pas la moindre trace d'accent britannique chez Hailey Tuck.

C'est qu'elle est venue de bien plus loin encore vivre sa bohème. Elle qui a grandi à Austin, exception démocrate du Texas, a accepté l'argent de papa et maman pour financer des études dans une école privée de prestige. Les dollars du trust en poche, elle s'offre un aller simple pour Paris, où elle décide de ne pas suivre le chemin tout tracé. Clubs, restaurants : elle se produit devant une poignée de clients auprès desquels elle exerce une fascination contagieuse. On dit de Hailey qu'elle est, sur scène, aussi imprévisible (et trash) qu'une drag queen, avec des airs de petite bourgeoise repentie.

Son premier album Junk comporte douze titres, mais elle n'y paraphe qu'un seul original. Le reste est composé de reprises, dont That Don't Make it Junk de Leonard Cohen. On aime aussi sa version « Paris années 20 » d'un bon vieux Kinks, Alcohol.

Sur Twitter : @haileytuck

Les découvertes musicales, du lundi au jeudi à 11h30 et 18h30 sur mint.be/player et le mercredi dans Métro.