Passe d'armes entre De Wever et Di Rupo sur l'affaire Mawda et la politique d'accueil

Les présidents de la N-VA et du PS, Bart De Wever et Elio Di Rupo, ont livré une passe d'armes virulente sur fond de l'affaire Mawda et de la politique d'accueil en Belgique.
par
Camille
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Bart De Wever avait été largement critiqué pour avoir suggéré une responsabilité des parents de la petite Mawda dans son décès à la suite d'une balle dans la tête tirée par un policier. Jeudi soir, une semaine après ces propos, le Premier ministre Charles Michel avait reconnu s'être lui aussi senti choqué par cette sortie. Le président du PS, Elio Di Rupo, avait pour sa part, appelé le gouvernement à régulariser cette famille kurde. Dans Le Soir de mardi, il dénonçait chez M. De Wever «des propos d'une terrible inhumanité». Il a aussi publié une carte blanche dans la presse flamande pour s'adresser directement au président du premier parti de Belgique.

"Cher Elio, vous êtes le problème", lance De Wever

Ce matin, Bart De Wever a répliqué. Il estime que les socialistes défendent une politique des frontières laxiste qui ne peut mener qu'à des problèmes. «Je ne souhaite déshumaniser personne. Ni les parents, qui subissent l'épreuve la plus douloureuse qu'un père et une mère puissent avoir à endurer, ni le policier qui va devoir continuer de vivre avec ce lourd fardeau», affirme Bart De Wever. Sans renier ses propos controversés, Bart De Wever dit la nécessité de rétablir le contrôle des frontières, seule façon à ses yeux, d'éviter des tragédies telles que celle qui a frappé la petite Mawda.

Ce faisant, il estime Elio Di Rupo mal placé pour lui donner des leçons. «Pendant des années, le PS a mené de facto une politique d'ouverture des frontières, et le résultat se voit aujourd'hui dans les grandes villes, où une sous-classe s'est formée, constituée de nouveaux arrivants paupérisés qui ne connaissent ni notre langue, ni notre culture, et ne parviennent pas à intégrer notre marché du travail de haute technologie. Les services judiciaires et de sécurité en subissent les conséquences», écrit-il. Et de conclure: «cher Elio, vous n'êtes pas la solution au problème, vous êtes le problème».

Interrogé sur Bel RTL, M. Di Rupo a estimé que M. De Wever quittait ainsi le débat des idées pour s'en prendre à la personne. «J'en ai assez des attitudes grossières de Bart De Wever, ce qu'il dit à mon égard est inacceptable, ce n'est pas Elio Di Rupo qui crée la guerre en Syrie ou les problèmes au Kurdistan, et ces personnes sont protégées par des conventions internationales», souligne le socialiste.