Un rassemblement en Argentine après une vidéo d'un chien torturé

Après la publication sur Facebook d'une vidéo dans laquelle on voit un chien dans les airs se faire frapper avec une batte de baseball, les argentins sont descendus dans les rues le 6 mai dernier pour manifester contre les violences animales. 
par
Lucie.De.Perthuis
Temps de lecture 2 min.

La vidéo est difficilement soutenable. On y voit un jeune homme armé d'une batte, simuler une partie de baseball en utilisant un chien comme balle, sous les rires de ses acolytes. La vidéo a été tournée près de Villa del Rosario, dans le nord du pays. La vidéo a profondément choqué les internautes, certains ont même décidé de demander "justice" pour le chien en manifestant dans les rues le 6 mai dernier.

L'auteur de ces maltraitances est encouragé par ses amis. On les entend dire "encore une fois, encore une fois!" ou encore "tu es un tueur de chien", en riant. Le jeune homme réitère donc, en frappant une seconde fois le chien, déjà au sol, avec sa batte de baseball. Un autre vient repousser les limites de la barbarie en écrasant son pied sur l'animal inconscient. On entend aussi quelques personnes dire "non", notamment un enfant.

Ph - Capture d'écran Facebook

Cette vidéo a d'abord été diffusée par la dirigeante d'une radio locale sur Facebook, avant de devenir virale et de provoquer l'indignation des internautes. Elle a été vue plus de 24.000 fois.

250 personnes sont descendues dans la rue

Alejandra Pereyra, qui a eu l"initiative de poster la vidéo sur le réseau social, a voulu interpeler les internautes sur les violences que subissent les animaux de la part des hommes. Elle explique que c'est une femme qui lui a envoyé cette vidéo, mais elle ne sait pas si c'est elle qui l'a enregistrée ou si elle a assisté à la scène. "Elle m'a simplement demandé de ne pas donner son nom, car elle avait peur" a affirmé la dirigeante de la radio locale. Elle poursuit : "Quand j'ai vu la vidéo, je suis allée au commissariat de Villa del Rosario pour porter plainte. Puis je l'ai partagée sur Facebook pour que les gens sachent ce qu'il se passe ici et pour inciter les autorités à réagir." Elle se dit "heureuse" que la vidéo soit devenue virale. Alejandra Pereyra affirme avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux lorsqu'elle a publié la vidéo.



Ph - Facebook

Rapidement, des habitants du secteur ont décidé de se rassembler pour rendre "justice" à ce chien. Selon les médias, ils étaient 250 à s'être déplacés pour dénoncer ces violences, et exiger que les auteurs des faits soient condamnés à des peines de prison. Le rassemblement est considérable, sachant qu'il s'agit d'une petite ville de seulement 13.000 habitants. La jeune femme affirme que "l'objectif était aussi de dénoncer les menaces de mort reçues, pour qu'elles ne restent pas sans suite".

Des peines pouvant aller jusqu'à un an de prison 

La loi argentine prévoit depuis 1954 des peines allant jusqu'à un an de prison pour des violences faites à des animaux.

Selon Franco Vicente, membre d'une ONG de défense des animaux nommée Patas Vdr, deux jeunes apparaissant dans la vidéo ont été identifiés. L'un d'eux, celui qui a porté les coups au chien, a été mis en examen. Le militant se réjouit de la popularité du rassemblement. "J'ai l'impression que les mentalités sont entrain de changer en Argentine concernant les animaux, qui ne sont plus forcément considérés comme inférieurs aux hommes. C'est peut-être pour cela que la vidéo a autant circulé", affirme-t-il.

Ce n'est pas le premier cas de violence envers des animaux recensé dans cette ville. Un habitant de Villa del Rosario a par exemple raconté avoir vu un garçon jeter un chien d'un toit. Le 21 mai prochain, un procès doit avoir lieu à San Francisco, une ville de la même province, afin de juger un homme qui a dépecé un chien. Ce sera la première fois en Argentine qu'un homme sans antécédent judiciaire sera jugé pour maltraitance animale.

Malheureusement, il semble que les témoins de ce genre de scène portent rarement plainte car ils ont peur des représailles ou y portent peu d'importance.