Les ânes également victimes de la médecine traditionnelle chinoise

A côté des rhinocéros et des pangolins, la médecine traditionnelle chinoise fait une autre victime collatérale, l'âne. L'équidé pourrait même disparaître de certains pays d'Afrique.
par
ThomasW
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A côté de la fameuse corne de rhinocéros ou des écailles de pangolins, de nombreuses autres substances arrachées à des animaux sont utilisées comme ingrédients dans des remèdes ancestraux par des médecines traditionnelles d'Asie. Griffes de paresseux, branchies de raies manta ou poudre d'os de chimpanzé, ces ingrédients aux vertus soi-disant miraculeuses mettent de nombreuses espèces animales en danger. Parmi-elles, une autre est plus surprenante puisqu'il s'agit de l'âne.

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Un remède ancestral fabriqué à partir de peaux d'ânes

France 24 a récemment consacré un reportage long format sur l'abattage de millions d'ânes chaque année en Chine pour fabriquer un remède traditionnel. L'ejiao fait partie de ces remèdes ancestraux censés guérir divers maux, de l'augmentation de la libido à la diminution des effets d'une chimiothérapie. Depuis quelques années, ce médicament est revenu en force sur les étals en Chine. Coûtant jusqu'à 600 € le kilo, il est fabriqué à partir de la gélatine qui est extraite de la peau d'ânes.

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Chute drastique du nombre d'ânes en Chine

Suite au succès de ce remède traditionnel, la population d'ânes en Chine a drastiquement diminué. Selon France 24, en 20 ans, le nombre d'ânes dans le pays aurait chuté de moitié et aujourd'hui, il n'y en aura plus que cinq millions. Le constat de l'enquête menée par les reporters du média français est inquiétant : pour satisfaire la demande des Chinois, 10 millions d'ânes devrait être abattus chaque année, or il n'y en a que 44 millions sur toute la planète…

Les ânes d'Afrique menacés

Pour combler ce manque, des industriels chinois se sont tournés vers l'Afrique d'où ils font venir des peaux d'ânes. Face à l'ampleur de ce phénomène, le Niger et la Tanzanie ont décidé d'interdire le commerce des peaux d'ânes, mais un marché parallèle et illégal s'est désormais développé autour du précieux ingrédient. Au Kenya, où le commerce n'est pas encore interdit, plusieurs organisations estiment que l'animal pourrait disparaître du pays d'ici six ans, alors qu'il est encore d'une aide précieuse aux agriculteurs...

Découvrez le reportage Les ânes d'Afrique sacrifiés sur l'autel de la "médecine" chinoise :