VIDEO. #Walkingunveiled, le mouvement des iraniennes qui veulent retirer le voile

En Iran, des femmes se prennent en photo et se filment marchant dans les rues sans le voile. Le mouvement #walkingunveiled (marcher non-voilée) entend protester contre les violences commises par la "police de moralité".
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theo.laborie
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Le port du voile est obligatoire pour les femmes en Iran depuis la révolution de 1979. Nombre d'entre elles ne le portent cependant pas chez elles et s'autorisent même des écarts dans la rue. L'utilisant comme un accessoire de mode, elles le placent parfois légèrement en retrait, laissant leurs cheveux dépasser. Ce n'est pas du goût de tout le monde et la "police de moralité" n'hésite pas a employer la force lorsqu'elle constate ces "comportements déviants".

#walkingunveiled contre les violences faites aux femmes

Le mouvement fait suite à une vidéo diffusée la semaine dernière montrant une femme se faire agresser pour son port non réglementaire du hijab. La jeune iranienne est prise à partie par deux femmes en noir, apparemment membres de la "police de moralité". Celles-ci sont rejoints par une femme qui semble appartenir aux forces de l'ordre. La victime est alors battue est finalement laissée au sol, blessée et abasourdie.

La séquence est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux et des jeunes femmes ont alors décidé de se mobiliser. #walkingunveiled peut être vu comme un défi lancé par la nouvelle génération aux agents de la bienséance trop zélés. Ses créateurs avaient déjà lancé les "White Wednesdays" qui encouragent les femmes a poster des photos et vidéos d'elles non-voilée chez elles sur les réseaux sociaux.

La vidéo condamnée par les autorités

Le président Hassan Rohani, religieux considéré comme un modéré en Iran, a publiquement condamné cette agression. "Attraper les gens par le col pour promouvoir la vertu ne marchera pas", a-t-il déclaré. Le ministre de l'intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, a quant à lui mandaté une enquête. La policière qui apparaît sur la vidéo aurait déjà été suspendue.

Président Hassan Rohani. Ph. Belga

Ces faits ne sont cependant pas isolés. De nombreuses images circulent sur internet montrant les violences auxquelles sont confrontées les iraniennes au quotidien. Bien que la tendance soit à l'assouplissement de ces règles, le fait religieux est encore au centre de la vie de beaucoup d'Iraniens.