Les inégalités et discriminations persistent dans les médias télévisuels, selon le CSA

La diversité continue d'être sous- ou mal représentée dans les médias télévisuels belges francophones, selon le dernier baromètre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) sur la diversité et l'égalité, publié mardi.
par
Marie
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La présence féminine sur les écrans demeure nettement inférieure (34,33%) à celle des hommes (65,63%) et la représentation des personnes perçues comme issues de la diversité (14,39%) ou atteintes d'un handicap (1,48%) laisse à désirer. Au fil des ans, «les lignes de force ne semblent pas fléchir. De toute évidence, les stratégies envisagées par les acteurs de l'audiovisuel ne portent pas leurs fruits», regrette le CSA.

Cinq ans après la publication du baromètre 2013, «il n'y a pas eu de bouleversements, mais plutôt des progressions qui se mesurent en 'sauts de puce'», commente la directrice des études et recherches au CSA, Joëlle Destrebecq. «Certains constats persistent inlassablement. Les femmes, les personnes issues de la diversité, les personnes âgées et les très jeunes, les individus issus des catégories socio-professionnelles moins qualifiées ainsi que les inactifs et les personnes en situation de handicap font l'objet de représentations quantitativement et qualitativement déséquilibrées par rapport aux hommes, aux jeunes adultes, aux personnes vues comme 'blanches', aux catégories socio-professionnelles supérieures et aux individus en bonne santé», résume-t-elle.

Des avancées

Dans les plus de 640 heures de programmes analysées, certains constats apparaissent néanmoins comme encourageants. Dans les émissions d'information, la proportion de femmes poursuit une augmentation continue (30,42% en 2011, contre 37,28% en 2017). Elles sont également plus nombreuses dans les rôles de journalistes (44,63% en 2017), porte-parole (28,23%) ou expertes (20,56%). Mais «elles apparaissent toujours davantage dans le registre de l'affect et du pathos que du discours critique», ajoute Joëlle Destrebecq.

En revanche, la représentation de la diversité des origines a, elle, chuté (-2,59% par rapport à 2013) dans tous les genres de programmes: fiction, information, magazine, documentaire et sports confondus. Et celle des personnes en situation de handicap n'a presque pas connu d'évolution. Celles-ci se voient systématiquement attribuer un rôle passif de figurant ou affectif de «vox populi» (témoignage, affect, etc.), indique le baromètre.

A l'aune de ces résultats, «il semble urgent d'ouvrir la réflexion sur la pertinence de prévoir des objectifs plus précis avec le secteur», conclut le président du CSA, Karim Ibourki.