Vincent Bolloré en garde à vue pour «corruption d'agents publics étrangers»

Le milliardaire français Vincent Bolloré a été placé en garde à vue dans une affaire portant sur les conditions d'obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par son groupe sur le continent africain, à Lomé (Togo) et Conakry (Guinée).
par
Marie
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L'homme d'affaires est soupçonné notamment de «corruption d'agents publics étrangers», rapporte le journal Le Monde mardi.

Les magistrats soupçonnent les dirigeants du groupe Bolloré d'avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l'arrivée au pouvoir de dirigeants africains - en l'occurrence le Guinéen Alpha Condé et le Togolais Faure Gnassingbé, en 2010 - en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées, rappelle le quotidien français. Leur objectif était ainsi d'obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs.

Plusieurs autres cadres du groupe étaient eux aussi en garde à vue ce mardi, selon Le Monde.

"Privilégié un ami"

Dans un entretien accordé au quotidien en 2016, Alpha Condé ne se cachait pas d'avoir, en optant en 2011 pour Bolloré Africa Logistics pour la concession du port de Conakry, «privilégié un ami» qui «remplissait toutes les conditions d'appels d'offres».

L'attribution de ce marché avait été dénoncée judiciairement en France par la concurrente de Bolloré, Necotrans, dont la convention pour l'exploitation du port qu'elle avait obtenue en 2008 via sa filiale Getma a été rompue trois ans plus tard au profit de son rival.

Necotrans finira en redressement judiciaire et une partie des actifs seront rachetés pour une bouchée de pain par Bolloré à l'été 2017, rappelle encore Le Monde.

Au Togo, le groupe Bolloré a remporté en 2009 la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de 35 ans. Une décision également contestée par un concurrent.