Nigeria: 27 morts dans une nouvelle attaque armée dans le nord

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Belga
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Une nouvelle vague d'attaques par des bandes armées a fait au moins 27 morts dans le nord du Nigeria, ont déclaré des habitants vendredi, soulignant l'instabilité de la situation sécuritaire dans la première économie d'Afrique de l'ouest. Jeudi, de présumés voleurs de bétail ont lancé des représailles contre deux villages de l'Etat de Zamfara (nord), où l'armée a été déployée pour lutter contre la criminalité.

"Vingt personnes ont été tuées à Kabaro et sept autres ont également été abattues à Danmami", a déclaré Lawwali Usmanu, un habitant de Kabaro, précisant que les assaillants armés étaient arrivés à moto.

"Nous les avons enterrés ce matin avant les prières du vendredi", a ajouté M. Usmanu, qui a assisté aux funérailles des victimes. Selon lui, l'attaque a eu lieu après le lynchage d'un membre du gang de voleurs de bétail par des villageois.

"Les auteurs sont les mêmes voleurs de bétail qui nous terrorisent depuis des années, en volant notre bétail et en enlevant des gens pour obtenir des rançons", a déclaré un autre habitant, Bubr Murtala. "Tout ce que nous avons pour nous défendre, ce sont des fusils artisanaux, mais les bandits utilisent des armes à feu modernes", a déclaré M. Murtala.

Le porte-parole de la police de l'Etat de Zamfara, Mohammed Shehu, a confirmé ces attaques, mais a refusé de donner un bilan dans l'immédiat.

Mi-avril, 26 personnes avaient été tuées dans une attaque attribuée à des voleurs de bétail dans le district d'Anka.

Fin mars, 36 éleveurs avaient également été tués dans une attaque similaire menée par des hommes armés à moto dans le village voisin de Bawar-Daji.

Les enlèvements contre rançon et les vols de bétails à grande échelle sont devenus courants dans les communautés rurales de l'Etat de Zamfara, où l'essentiel de la population, majoritairement musulmane, vit de l'élevage, de la chasse et de l'agriculture.

Les villages ont de leur côté constitué des milices d'autodéfense pour lutter contre les bandes armées dans les zones reculées, mais sont parfois eux aussi accusés d'exactions et d'exécutions extra-judiciaires contre les criminels présumés.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique (180 millions d'habitants) a déployé l'armée sur une grande partie de son territoire, pour endiguer la prolifération des violences, de l'insurrection djihadiste de Boko Haram dans le nord-est, aux affrontements entre éleveurs et agriculteurs dans le centre, en passant par les sabotages des groupes rebelles dans le sud pétrolier.

source: Belga