L'huile de palme durable, une solution pour la survie des orangs-outans

Marc Acrenaz est un vétérinaire français et spécialiste des orangs-outans. Il alerte aujourd'hui la communauté internationale sur la nécessité de réguler les conditions de production d'huile de palme pour sauver le primate en voie d'extinction.
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theo.laborie
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L'orang-outan est le seul grand singe présent en Asie du Sud-Est. On le trouve sur les îles de Bornéo et Sumatra où sa population a connu un déclin drastique. Depuis 1999, c'est plus de la moitié d'entre eux qui ont disparu, portant leur nombre actuel entre 70.000 et 100.000 individus. Outre la chasse et le braconnage, ce phénomène s'explique en grande partie par la disparition de son habitat naturel : la canopée.

Une espèce en danger

Ce primate passe la majeure partie de sa vie dans les arbres où il trouve nourriture et protection contre les prédateurs. Or, l'industrie de l'huile de palme est aujourd'hui responsable d'une déforestation massive au profit d'immenses palmerais. Malgré la création de zones protégées, les chercheurs pensent que près de 75% des orangs-outans de Bornéo vivent en dehors de ces espaces. D'où la nécessité, selon Marc Acrenaz, de travailler avec et non contre l'industrie de l'huile de palme. Le secteur pourrait être responsable de 90% de la déforestation dans la région.

Des tentatives de régulation

Ce chiffre alarmant a poussé plusieurs industriels, producteurs, distributeurs et ONG à créer en 2004 la RSPO (table ronde pour une huile de palme durable). Réduire l'impact sur l'environnement en épargnant les forêts primaires et améliorer le respect des droits des travailleurs sont ses principales missions.

La RSPO délivre une certification qui couvre actuellement 25% de la production d'huile de palme. 80% de cette part est actuellement consommée par l'Union Européenne. Cette initiative est soutenue notamment par  « l'alliance française pour une huile de palme durable » dont fait partie des groupes comme Nestlé, Unilever ou encore Ferrero. Elle reste cependant insuffisante, n'interdisant par exemple pas encore l'utilisation de pesticides prohibés en Union Européenne.

L'ONG « Hutan » de Marc Acrenaz préconise donc la création de zones protégées reliées a des zones de forêts dispersées sur le territoire et au sein même des plantations pour permettre aux animaux de circuler librement.