Le rail français à l'arrêt
Comme l'avait anticipé la direction de la SNCF, le trafic est «très perturbé» pour ce premier jour d'une grève au long cours sur le réseau ferroviaire français. La direction a recensé près d'un cheminot gréviste sur deux (48%) et jusqu'à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77%). Les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD, CFDT) sont vent debout contre le projet de réforme du rail, qui «vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique», selon eux.
Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, l'axe Sud-Est étant le plus impacté (un sur 10). Même chose pour les Intercités, dont sept lignes ne seront carrément pas desservies. Le patron de la SNCF Guillaume Pepy avait averti que des lignes seraient «fermées». En Ile-de-France, la circulation des RER sera variable selon les axes, allant d'un train sur deux à un sur cinq. Certaines branches ne seront pas desservies. Ce matin, la SNCF évoquait en Ile-de-France un trafic «conforme aux prévisions».
Un nouveau modèle de grève
Malgré des modalités différentes, CGT, Unsa, SUD et CFDT sont tous lancés dans la bataille: une grève par épisode de deux jours sur cinq jusqu'au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail.
En face, le gouvernement entend tenir bon, voyant dans cette grève une «posture de blocage pas justifiée», comme l'a dit la ministre des Transports Elisabeth Borne.