L'arrêt à la demande intéresse des compagnies ferroviaires

Plusieurs compagnies européennes testent ou utilisent l'arrêt des trains à la demande. Une façon d'économiser de l'énergie, mais aussi de garder ouvert de petits arrêts à moindre coût.
par
Camille
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Après plusieurs compagnies privées, les Chemins de fer suisses testent à leur tour l'arrêt à la demande. Trois petites gares du Tessin ne sont plus desservies que sur demande, explique Patrick Walser, le porte-parole des CFF. Les voyageurs peuvent demander l'arrêt depuis un bouton situé dans le train, comme dans un tramway, et depuis la gare. Il estime que 10% des gares du pays ne sont pas utilisées régulièrement.

Selon Werner Fritschi, porte-parole de la compagnie privée Turbo, ce dispositif permet des économies d'énergie. «Lorsqu'un train de 80 tonnes doit complétement accélérer pour passer de l'arrêt à sa vitesse normale, il consomme beaucoup plus d'énergie que s'il peut réaccélerer après avoir traversé une gare à vitesse réduite», a-t-il souligné sur la radio alémanique SRF.

Mieux desservir les zones rurales

En République tchèque, des trains régionaux utilisent ce système pour desservir un nombre important d'arrêts peu fréquentés. Ce système permet de garder le train attractif pour les usagers, dans la mesure où il offre une desserte «à la carte», sans pour autant allonger les temps de trajet puisque l'arrêt n'est pas marqué dans plusieurs gares. Dans le cas où un nombre important d'arrêts ne serait pas marqué, le conducteur adapte sa vitesse pour ne pas arriver en avance dans les gares suivantes.

Le système pourrait-il être développé en Belgique ? La SNCB se «tient au courant de ce qui se fait ailleurs». Mais pour le moment, elle n'y voit pas un dispositif à même d'apporter un gain important aux clients. «Le train a pour vocation de transporter un nombre élevé de passagers», souligne son porte-parole. «Pour les dessertes avec peu de passagers, nous préférons nous organiser avec des transporteurs locaux, comme le Tec ou De Lijn. Et les trains omnibus L offrent une desserte dans les zones suffisamment fréquentées.» Il pointe également les difficultés d'organisation que peut poser un tel dispositif, notamment pour assurer les correspondances.

L'asbl Navetteurs.be est, elle, plus intéressée par ce système. «Il faudra bien sûr s'inspirer des ‘bonnes pratiques' mises en place là où ça fonctionne pour assurer la ponctualité et les correspondances», reconnait Gianni Tabbone, son porte-parole. «C'est tout de même une piste qui mérite d'être étudiée pour maintenir la desserte en zone rurale, notamment sur des lignes comme Charleroi – Couvin ou Liège – Namur», conclut-il.

Préserver l'énergie et le matériel

Belga

Les Chemins de Fer suisses étudient la possibilité d'arrêt à la demande afin d'économiser l'énergie nécessaire au redémarrage du train. Sur la ligne Romanshorn – Schaffhouse, où 108 trains circulent chaque jour, 160.000 kWh pourraient être économisés chaque année. Le porte-parole de la compagnie a aussi mis en avant le fait que les freins subissent moins d'usure lorsqu'ils ne sont pas utilisés pour rien.