Les manifestantes féministes interpellées à Bruxelles dénoncent l'action policière

Les organisatrices et participantes à la manifestation féministe "Reclaim the Night" qui ont été interpellées par la police de Bruxelles samedi, affirment lundi avoir été traitées violemment et brutalement.
par
Laura
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Il devait s'agir de la cinquième "Reclaim the Night" mais une précédente édition, en 2017, avait été émaillée d'incidents avec la police, ce qui explique que la manifestation n'ait pas été autorisée samedi soir. Les participantes à la manifestation se sont tout de même rassemblées, avant d'être cantonnées par la police à la rue Sainte-Catherine à Bruxelles.

"Nous estimons que nous devrions avoir le droit de nous approprier la rue sans avoir à négocier. Nous estimons avoir le droit d'être présent(es) en nombre dans la rue. Notre liberté ne se négocie pas, elle s'impose", répondent les manifestantes dans un texte publié sur internet.

Scènes de violence

"Vers 20h30, après avoir marché dix minutes au départ de la place Sainte-Catherine, un important dispositif policier nous a bloqué la route puis encerclé(es)", racontent les manifestantes. "Notre cortège, composé d'une centaine de personnes, s'est retrouvé comprimé entre des lignes de robocop armés de leurs bouclier-casque-matraque, rue bloquée de tous les côtés par plusieurs combis, camions, voitures de police. Pendant ce temps, des barrières Heras recouvertes de toiles ont été disposées tout autour de nous de manière à nous invisibiliser de la foule amassée aux alentours et des soutiens. Une fois à l'abri des regards les flics ont commencé à extirper les personnes une à une de manière très brutale, plaquées au sol, tirées par les cheveux, fouillées, coisonnées et embarquées. Certaines personnes venues en soutien se sont vues brutalisées également."

"Violence transphobe humiliante".

Les manifestantes affirment également avoir été brutalisées ensuite à la caserne d'Etterbeek où elles avaient été embarquées. "Nous avons été disposé(es) dans les cellules en nous distinguant bien entre 'assignée femme' et 'assigné homme'", ajoutent-elles, y voyant une "violence transphobe humiliante". Les manifestantes parlent enfin d'"insultes, blagues sexistes, homo-trans-phobes."

Selon les organisatrices, "la Police nous sort un discours faussement poli en amont en nous disant qu'elle veut simplement co-organiser l'événement avec nous. Nous trouvons extrêmement paradoxal de demander une autorisation à un État patriarcal pour pouvoir manifester contre lui. Nous refusons donc de négocier avec la milice répressive et liberticide de ce même État."