Deux communes françaises vont rendre le stationnement payant pour les motos et scooters

C'est une première en France: le stationnement des motos et scooters sera payant à partir de mardi dans deux communes du Val-de-Marne, Vincennes et Charenton-le-Pont.
par
Laura
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"Ce n'est pas une mesure anti-deux-roues", insiste la maire de Vincennes, Charlotte Libert-Albanel (UDI). Rendue possible par la décentralisation de la gestion du stationnement, confiée aux mairies depuis le 1er janvier, elle vise à assurer "l'équité" entre les deux -et trois- roues, et les voitures.

A Vincennes, où la Fédération française des motards en colère est venue manifester à deux reprises ces dernières semaines, 800 places ont été aménagées pour les scooters et motos, "de plus en plus nombreux", explique Mme Libert-Albanel: "il semblait assez normal de les faire contribuer".

Coût proportionnel

Le coût du stationnement sera d'environ un tiers par rapport à celui des voitures, "proportionnel" à la taille d'un emplacement deux-roues par rapport à un emplacement voitures.

Pour deux heures de stationnement, les scooters ou motos devront par exemple s'acquitter de 1,50 euros - contre 4,40 euros pour les automobilistes - ou risquer une amende de 12 euros. Des tarifs résidentiels seront également disponibles.

La mesure est par ailleurs rendue possible par la dématérialisation des tickets de stationnement: les nouveaux horodateurs et applications de paiement, sur lesquels les usagers renseignent leur plaque d'immatriculation, fonctionnent sans ticket papier.

Mettre fin à "l'incivilité" 

La mairie de Charenton-le-Pont (LR), 30.000 habitants, indique sur son site avoir pour sa part voulu répondre à une demande de ses administrés, "qui souhaitaient des actions concrètes" pour mieux maîtriser le stationnement des deux roues qui "depuis trop d'années, empiètent sur les espaces réservés aux piétons". Quelques 500 places, dorénavant payantes, sont disponibles, et d'autres devraient être crées.

A Paris, où 96.000 deux-roues circulent par jour, la question du stationnement payant "n'est pas d'actualité", affirme Christophe Najdovski, adjoint aux transports de la maire Anne Hidalgo. Mais la mairie veut mettre fin à "l'incivilité" du stationnement sur les trottoirs, qu'il faut "sanctuariser" pour les piétons, ajoute-t-il.

Depuis le 1er janvier et le passage du contrôle des stationnement de la préfecture de police de Paris à la mairie, "on applique l'interdiction de stationner sur les trottoirs", punie d'une amende de 35 euros, assure M. Najdovski. D'ici à 2020 à Paris, 10.000 places supplémentaires, sur la chaussée, viendront par ailleurs s'ajouter aux 45.000 emplacements existants.