La moitié de votre sac blanc peut aller au compost

Une mode, le compost? En tout cas, de plus en plus de Belges s'y mettent et même en ville. Selon un sondage Ipsos, un Bruxellois sur quatre, par exemple, participe à du compostage.
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

Et cela n'étonne guère, car la volonté de faire des économies couplée à l'envie de se reconnecter avec la nature, entraîne bien souvent l'impulsion du compostage. Vous pouvez placer un compost dans votre jardin: un simple tas dans un coin ou un bac adapté, en bois, voire en plastique. Mais également sur votre terrasse, ou dans votre cave sous forme de lombricompost (appelé aussi vermicompost), qui est un peu plus hermétique. On peut installer un compost sans dépenser un sou, et puis même en économiser, puisque le Belge qui composte évite à son sac blanc en moyenne 60 kilos de déchets organiques par an (on vous laisse faire le calcul par famille dans les communes où la collecte des déchets est facturée au poids).

Ph. D.R.

Un accompagnement gratuit

La Région bruxelloise a développé depuis 2009 une formation gratuite pour devenir maître composteur (cela existe aussi en Région wallonne). Elle s'étale sur dix mois et compte une dizaine de cours du soir et quelques jours de cours pratiques. Vous faites ensuite partie d'un réseau et devrez être disponibles pour partager votre savoir lors d'actions de sensibilisations. Si vous êtes un particulier qui veut juste connaître les bases du compostage, la Région bruxelloise vous invite à recevoir gratuitement une heure et demi de formation. Vous pouvez aussi posez vos questions aux 400 maîtres composteurs déjà formés par Bruxelles Environnement en collaboration avec l'asbl Worms.

Et des subsides!

Ce sont les communes qui ont pris l'initiative de financer votre compost. Mais attention, pas toutes! La ville de Bruxelles par exemple rembourse jusqu'à 75 € de matériel, ce qui est largement suffisant pour un compost de base. Pour un compost collectif par contre, ce sont les Régions qui participent. La Région bruxelloise offre par exemple jusqu'à 3.000 € pour mettre en place le compost de quartier. Il faudra d'abord agir avec la commune afin de dénicher un petit lopin communal (10 mètres sur 10 mètres suffisent) et former un petit noyau dur de personnes qui vont porter le projet, puis s'inscrire pour le concept «Inspirons le quartier» de Bruxelles Environnement.

150 composts collectifs à Bruxelles

Selon Bruxelles Environnement, 150 composts collectifs sont en service à Bruxelles et dix nouveaux sites voient le jour chaque année. Ces composts sont encadrés par des règles précises: il faut s'inscrire préalablement via le site de Bruxelles Environnement pour pouvoir en profiter et en plus des règles de base du compostage, il est interdit de jeter des restes d'assiettes cuits par exemple (pour éviter d'attirer les rats). Le petit plus, c'est le lien social généré par ce genre de lieux: «Les habitants du quartier s'y rencontrent, échangent et souvent discutent d'autres projets. Ils lancent très régulièrement des potagers collectifs, des donneries, et d'autres projets intéressants économiquement et socialement», explique Nicolas Scherrier du département déchets de Bruxelles Environnement. il rappelle tout de même que si l'idée du compost est positive, l'idéal reste de jeter moins!

Lucie Hage

Le vrai-faux du compost

AFP

Pas de jardin= pas de compost!

«Faux. C'est un inconvénient évidemment. Mais si l'on a une terrasse, une cave ou un garage, on peut tout de même installer un vermicompost. Si non, il y a toujours les composts collectifs.»

Le compost c'est sale et ça attire les mouches

«Faux. Sauf si le compost n'est pas bien fait, bien sûr. Le compostage n'est pas compliqué mais il y a des règles à suivre. Par exemple, il faut varier au maximum au niveau des matières organiques. Et surtout, l'arroser avec de l'eau de pluie de temps en temps (laisser un seau vide dehors et il se remplit tout seul). Et puis on ne met pas n'importe quoi dans le compost.»

On peut y mettre tous ses restes

«Vrai et faux. La viande est décomposable mais pas les os. Aussi, si vous mettez de la viande, il faut bien la mettre à l'intérieur du compost. Vous pouvez mettre les restes de repas, mais seulement si vous mettez d'autres déchets organiques aussi. Si vous ne mettez chaque jour que le reste cuit des assiettes, cela risque de pourrir.»

On peut y mettre le contenu de ses toilettes sèches

«Vrai. C'est même tout à fait conseillé!»

On peut y jeter un journal papier

«Vrai et faux. Le papier journal doit être idéalement composé de fibres écologiques. Sinon, je le déconseille. Mais bon, une fois de temps en temps, pourquoi pas… De nouveau, l'idée, c'est de varier les types de déchets.»

On peut utiliser le compost tel quel

«Faux. On mélangera toujours le compost avec de la terre traditionnelle qui vient de son jardin ou d'une pépinière avant de l'utiliser au jardin. Le compost pur est trop riche! Cela peut poser problème.»

Il faut retourner le compost

«Vrai. Un compost en tas devrait être retourné un peu chaque mois afin d'accélérer la décomposition.»

On ne peut pas y mettre les mauvaises herbes

«Faux. D'abord, il n'y a pas de mauvaises herbes mais que des herbes dérangeantes. Il est vrai que certains chiendents par exemple, se décomposent difficilement… Mais votre compost s'en remettra.»