Conflit au Yémen - Après 3 ans de conflit au Yémen, Amnesty met en garde la Wallonie sur sa vente d'armes

par
Belga
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Alors que le conflit au Yémen fait rage depuis trois ans, de nombreux Etats, dont la Belgique par le biais de la Région wallonne, poursuivent leurs ventes d'armes à l'Arabie saoudite, "en totale violation du Traité sur le commerce des armes", s'inquiète vendredi Amnesty International. L'Arabie saoudite se trouve à la tête d'une coalition "sanglante" qui soutient les forces gouvernementales contre les rebelles Houthis, souligne l'ONG. La Région wallonne prend le risque, en vendant ses armes au royaume saoudien, que celles-ci soient utilisées "pour commettre des crimes de guerre", met en garde Amnesty International. "Nous demandons une nouvelle fois au gouvernement wallon de suspendre toute vente d'armes à destination de ce pays", exige Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone de l'ONG, cité dans un communiqué.

La Wallonie a accordé, en 2016, pour 33,5 millions d'euros de licences d'exportation d'armes au royaume saoudien, souligne Amnesty. Les licences accordées à l'Arabie saoudite entre 2012 et 2016 représentaient 37% de la valeur totale des licences d'exportations wallonnes.

"Nous avons de plus en plus de preuves que les transferts d'armes irresponsables vers la coalition menée par l'Arabie saoudite ont causé d'énormes préjudices à la population civile yéménite", affirme Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty, citée dans le communiqué. "Ces transferts ont pour effet non seulement de détruire des vies humaines mais aussi de tourner en ridicule le Traité sur le commerce des armes."

La coalition menée par l'Arabie saoudite a mené 36 frappes aériennes en violation du droit international humanitaire depuis le début du conflit, selon les informations récoltées par Amnesty International. "Ces frappes ont fait 513 morts (dont au moins 157 enfants) et 379 blessés parmi la population civile."

Pour s'assurer qu'aucune arme vendue par la Belgique ne serve à commettre des crimes de guerre - au Yémen ou ailleurs -, Amnesty exige que soient mis en place des mécanismes transparents qui garantissent que seuls les pays qui ne violent pas le droit international des droits humains et humanitaire puissent recevoir une licence d'exportation. Le gouvernement wallon doit également "appliquer le principe de précaution contenu dans le Traité sur le commerce des armes (ratifié par la Belgique en 2014, ndlr)" et suspendre ses ventes d'armes à destination de l'Arabie saoudite.

A la tête d'une coalition militaire arabe, Ryad mène depuis mars 2015 des bombardements réguliers au Yémen contre les rebelles Houthis, qui sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014. Ce conflit a fait plus de 9.200 morts, en majorité des civils, et poussé le pays à la famine.

Source: Belga