La RTBF reçoit un avertissement pour des images violentes diffusées sans... avertissement

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Belga
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Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressé la semaine dernière un "avertissement" à la RTBF pour avoir diffusé dans son "12 minutes" (La Deux) des images de l'assassinat d'un ambassadeur russe sans prévenir les téléspectateurs de leur violence. La séquence en cause remonte au 19 décembre 2016. Elle est consacrée à l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, tué alors qu'il prononce un discours à Ankara. Ce crime avait été filmé, et les images ont fait le tour du monde, surtout sur internet.

Dans ses journaux télévisés, la RTBF a choisi de montrer le tir fatal, tant sur La Une (à 19h30) que sur La Deux (le "12 minutes" à 22h30). Mais, alors que le présentateur du "19h30" a prévenu que les images qui allaient suivre étaient violentes, aucun avertissement explicite n'a été fait dans le "12 minutes".

Un plaignant a contacté le CSA pour dénoncer cette absence d'avertissement ainsi que, plus généralement, la diffusion de "violence gratuite". La plainte relevant à la fois des compétences du Conseil de déontologie journalistique (CDJ) et du CSA, le second a d'abord requis l'avis du premier, lequel a estimé que la plainte n'était pas fondée vu l'intérêt informatif des images et le commentaire qui les accompagne.

A l'ire de la RTBF, le Collège d'autorisation et de contrôle du CSA a tout de même demandé au média de s'expliquer sur une possible violation de la dignité humaine tant dans les journaux de La Une que de La Deux, ainsi que sur une possible violation de la protection des mineurs pour ce qui concerne l'absence d'avertissement sur La Deux.

La semaine dernière, ce Collège a finalement rejeté le grief sur le respect de la dignité humaine. En revanche, il a conclu que l'absence d'avertissement portait atteinte aux règles en matière de protection des mineurs, même si les images ont été diffusées à une heure tardive. Il a en conséquence adressé à la RTBF un avertissement.

Cette décision s'inscrit dans un contexte de profond désaccord entre le CSA et le média de service public sur l'interprétation des dispositions légales qui organisent une procédure conjointe entre le CSA, organe de régulation de l'audiovisuel, et le CDJ, organe d'autorégulation des médias d'information.

Source: Belga