Un nouveau single et un concert pour Quentin Mosimann

Depuis dix ans, Quentin Mosimann fait partie de notre paysage musical, par ses prestations en TV, et notamment comme juré dans The Voice Belgique, mais également via ses DJ sets enflammés en faisant le show.
par
Pierre
Temps de lecture 6 min.

Mais à l'international, c'est aussi une machine de guerre avec près d'une centaine de dates par an. On le retrouve aujourd'hui avec un nouveau single "Forever", qui annonce un album, et surtout sa venue à l'Ancienne Belgique le 22 mars prochain.

Ce nouveau single "Forever" annonce un prochain album?

"Absolument. C'est une anticipation d'album. C'est la volonté de remercier ce que le public m'offre depuis dix ans, c'est-à-dire sa présence et ses encouragements. Et j'avais envie de faire un titre, un clip et un spectacle pour le public. Je voulais vraiment qu'il se rende compte, par ce titre et parce que je vais leur proposer à l'Ancienne Belgique le 22 mars, que je suis empli de gratitude et de bonheur. Ce titre, c'est l'histoire de quelqu'un qui ferait n'importe quoi pour l'autre. Mais ça va dans tous les sens. Moi, je l'entends comme un fan qui est prêt à faire des milliers de kilomètres pour suivre son artiste, des heures en lignes, etc. Mais ça peut aussi être ce que moi je suis prêt à faire par amour pour une fille, ou le public."

On parle parfois de ‘feelgood music', et j'ai l'impression que la volonté ici est de faire de la ‘feelgood dance'.

"Oui, complètement. J'irais même plus loin en y mettant de l'émotionnel et ce petit côté nostalgique. J'ai fait tellement de titres ‘club' que j'avais besoin de savoir ce que ça faisait de voir le public chanter ses titres. Et quand on coupe le son et qu'on entend chanter ses musiques, ça fait chaud au cœur."

Comment se construit le reste de l'album?

"C'est dans la même dynamique. L'émotion et la nostalgie sont un peu les maître mots, mais je dirais que mon leitmotiv est avant tout d'être fidèle à moi-même. Donc, ça reste français dans le son, et en même temps très suisse dans la façon d'entrevoir les relations et les ‘featurings', parce que ça peut être avec des chanteurs américains, suisses, belges… Je crois que ça me représente bien. Je suis profondément ouvert à la diversité, à la mixité, et aux rencontres. C'est ce que je fais tous les jours. Là, j'ai fait cinq pays en trois jours, parce qu'il fallait que je sois à Dubaï, en Russie et en Chine presque en même temps. Et ça, c'est super."

Et en quoi le son est-il français?

"A cause des références que j'utilise. Par exemple mes ‘drums' ont été utilisés par Daftpunk, Justice ou encore Jean-Michel Jarre, tandis que les synthés analogiques ont eu leur succès avec des Brodinski ou Gesaffelstein. C'est un peu le côté ‘french touch'. Et moi, je veux essayer de défendre cela à l'étranger en tout cas."

Sortir des singles de façon ponctuelle, c'est une façon de s'adapter aux nouveaux codes de consommation de la musique?

"Complètement, oui. C'est extrêmement actuel. Les gens vont de single en single. Ce n'est plus comme à l'époque, quand on achetait l'album en fonction de ce qu'il se passait. Avant, tu allais en club, et tu entendais les DJ qui passaient les tubes de demain. Aujourd'hui, ce sont les radios qui font les tubes de demain. Tu dois passer en radio pour pouvoir aller jouer ta musique en club. Mais c'est aussi intéressant de devoir aller titre après titre pour créer un album."

Mais l'idée d'album reste importante?

"Oui, je suis un peu old-school. Mais paradoxalement, j'ai quand même besoin d'avoir des singles avant d'avoir l'album. J'aime savoir que les gens aiment les singles avant."

Dans ce single, le chanteur est David Taylor avec qui vous aviez composé le précédent "Never let you go". Pourquoi ne chantes-tu pas?

"J'ai toujours eu tellement besoin d'être accepté en tant que DJ que j'avais envie de partager avec d'autres avant de le faire moi-même. Mais ce n'est pas exclu sur le reste de l'album. Là, c'est une rencontre au détour d'un bar à Amsterdam. Avec David Taylor, on a eu une espèce de coup de foudre artistique et humain. On a fait ‘Never let you go' ensemble. Et puis ‘Forever'. Je me suis posé la question de chanter ou pas, mais il y a eu une émotion simple avec David."

En 2017, tu as fait près d'une centaine de dates à travers le monde. D'où vient ce succès?

"C'est une bonne question. Je pense que c'est le public qui, à chaque fois, m'a laissé ma chance dans le pays et puis m'a soutenu. Mais je t'avoue que j'ai un peu de mal à te l'expliquer. C'est vrai que c'est fou. Et mon planning pour 2018 est déjà dingue, ça va dans tous les sens. « Never let you go » est parmi les titres les plus joués en Russie. C'est incroyable. Mais je pense que le top-100 de DJ Mag a beaucoup aidé. Quand je suis rentré dans le classement des meilleurs dj au monde, ça m'a porté. Et surtout d'y être depuis cinq ans. Ca ouvre les portes de pays dans lesquels je n'aurais jamais pu mixer plus jeune."

Cent dates par an, c'est une hygiène de vie?

"Moi, je ne suis pas du tout dans l'excès. Je bois très peu d'alcool, je fais du sport. Et puis mon gros avantage, c'est de pouvoir dormir n'importe où. Je peux m'allonger ici par terre, et même s'il y a du bruit, je dors. Du coup, c'est plus simple."

Du temps de The Voice, tu racontais que tu travaillais sur tes morceaux dans ta chambre d'hôtel.

"Et aujourd'hui, j'ai toujours mes machines avec moi également. Comme je fais aussi beaucoup de titres pour d'autres artistes, ça me prend du temps. Parfois j'écris en pensant que je vais le garder pour moi, et au final ce sont les autres qui l'ont."

A quoi peut-on s'attendre le 22 mars à l'Ancienne Belgique?

"C'est une date très particulière. Je vais proposer quelque chose que je n'ai jamais fait ici. Pour remercier les gens, je propose d'avoir des invités très spéciaux, un concept spécial. Je ne préfère pas trop en dire pour garder la surprise."

Ce n'est pas qu'un concert de dj…

"Bien sûr que non. J'ai besoin de faire le show, de partager avec les gens, de toujours trouver un moyen différent d'être avec l'autre. C'est très important pour moi."

Pendant des années, tu avais l'étiquette Star Ac' en France, et aujourd'hui en Belgique c'est The Voice.

"En France, on ne m'en parle plus du tout. Ma musique est destinée aux jeunes, et ils ne savent pas ce qu'est la Star Ac'. Ceux qui ont 18 ans aujourd'hui n'en avaient que huit à l'époque. Je ne pense pas qu'il m'ait vu à la TV. Par contre, ils m'ont vu en club et entendu à la radio. Je n'ai jamais renié le fait que j'étais aussi un homme de télé, j'ai adoré faire la Star Ac' et The Voice. C'était des expériences, et ce n'est pas du tout un truc qui me gêne, tant que ma musique est diffusée en radio et que les gens l'apprécient."

Pierre Jacobs

Quentin Mosimann est en concert à l'Ancienne Belgique ce jeudi 22 mars