Conflit en Syrie - L'armée turque encercle le bastion kurde d'Afrine, crainte d'un nouveau drame humanitaire

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Belga
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L'armée turque a encerclé mardi la ville syrienne d'Afrine, cible d'une offensive menée avec des supplétifs syriens pour déloger une milice kurde de Syrie considérée comme "terroriste" par Ankara mais soutenue par Washington. Cette progression des forces proturques dans le nord-ouest de la Syrie suscite les craintes d'un nouveau drame humanitaire, comme celui que subit la partie rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, où 16 civils ont encore péri mardi sous les bombardements du régime. Des dizaines de civils ont également été évacués mardi de cette enclave assiégée.

A Afrine, l'armée turque a dit avoir achevé l'encerclement de la ville, principal objectif de l'offensive qu'elle a lancée le 20 janvier contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle veut chasser de sa frontière. Un porte-parole des YPG, Birusk Hasakeh, présent dans Afrine, a nié que la ville était assiégée mais a affirmé que le dernier accès permettant d'en sortir était la cible de violents bombardements. "Nous sommes prêts pour un long combat. Nous allons résister", a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Ankara chercherait à pousser les civils à partir d'Afrine pour "clore l'opération le plus tôt possible". Les forces proturques envisagent de maintenir ouverte une "voie de sortie" de la ville pour les civils, selon Abou Jaafar, un de leurs commandants. "Nous allons permettre aux civils (...) de partir pour le cas où les combattants (kurdes) décident de rester dans les villages, les quartiers ou les immeubles dans Afrine", a-t-il indiqué. Dans cette zone, plus de 200 civils ont déjà été tués depuis le début, le 20 janvier, de l'opération turque, selon l'Observatoire.

Observateurs et ONG se disent inquiets face à l'éventualité d'un assaut sur la ville qui compte quelque 350.000 habitants.

source: Belga