Scandale de la viande: Ducarme annonce des réformes au sein de l'AFSCA

Des réformes auront lieu au sein de l'Agence Fédérale de Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) afin de mettre fin à certains "déficits" en matière de contrôle et de transmission de l'information, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Denis Ducarme, en commission de l'Agriculture de la Chambre, au cours d'un débat consacré au scandale Veviba.
par
Pierre
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"J'ai constaté un certain nombre de déficits et j'ai le soutien du Premier ministre pour opérer des réformes en cette matière. Nous devons apporter pleinement au consommateur la garantie, le droit d'avoir accès à une nourriture conforme et saine", a déclaré M. Ducarme. Un audit sera mené à cet effet.

Le ministre a retracé devant les députés la chronologie des faits depuis octobre 2016, quand les autorités kosovares ont informé la Belgique d'une saisie de viande fournie par Veviba, jusqu'à ces derniers jours.

La découverte de la falsification a entraîné l'ouverture d'une instruction judiciaire mais il a fallu attendre le 28 février pour qu'une perquisition de grande ampleur soit menée chez Veviba; une perquisition qui débouchera sur les mesures sanitaires prises au début mars.

"Pourquoi aura-t-il fallu au juge d'instruction plus d'un an et demi pour réaliser une perquisition compte tenu de l'information en lien avec la tentative d'exportation de viande avariée au Kosovo?", se demande M. Ducarme.

Le ministre n'a pas mâché ses mots à l'égard de l'entreprise de Bastogne dont il a stigmatisé les "pratiques mafieuses".

Impliquer les éleveurs

Le cdH a, de son côté, réclamé une implication des éleveurs et des producteurs dans la gestion des abattoirs et salles de découpe tels que Veviba, ainsi qu'un audit complet sur l'AFSCA, dont le modèle -qui fait la part belle à l'auto-contrôle par l'industrie- "a une nouvelle fois fait la preuve de son inefficacité".

"L'outil (l'abattoir, les ateliers de découpe) doit appartenir en partie au moins aux éleveurs, producteurs. A travers une coopérative, ces acteurs sont la meilleure garantie de la qualité pour le consommateur, alors qu'ils en sont dépossédés aujourd'hui", a affirmé le président du cdH, Benoît Lutgen, à l'issue d'un bureau du parti à Namur.

Il souhaite ainsi un rapport de force plus équilibré entre la grande distribution et le monde de l'élevage, au bénéfice des circuits courts. A ses yeux, "le modèle Veviba, c'est fini".