Abdeslam sort enfin du silence lors de son audition

Salah Abdeslam s'est exprimé vendredi matin devant un juge antiterroriste français, a indiqué à l'agence Belga l'avocat Didier De Quevy, confirmant une information de la Dernière Heure.
par
Alexandre.Decoster
Temps de lecture 2 min.

Le seul membre encore en vie des commandos djihadistes des attentats du 13 novembre 2015 en France brise ainsi le silence qu'il gardait depuis son transfèrement de Belgique en France en avril 2016. Il a en revanche refusé de s'exprimer sur sa propre implication dans les attaques.

Une première prise de parole

Lors de son audition, Salah Abdeslam a tenu à disculper Ali Oulkadi, son chauffeur molenbeekois. Salah Abdeslam a précisé le rôle d'Ali Oulkadi après les attentats de Paris assurant que ce dernier n'était intervenu que pour le mener dans le quartier de la Cage aux Ours à Schaerbeek. "Personne ne s'attendait à ce que Salah Abdeslam s'exprime aujourd'hui", explique Didier De Quevy, "raison pour laquelle je n'étais pas présent à l'audience de ce matin et que ma collègue française, Me Marie Dosé, plaidait". Mais le juge antiterroriste français a interpellé Salah Abdeslam qui est alors sorti de son silence.

Abdeslam ajoute qu'Oulkadi n'a jamais mis les pieds dans l'appartement de la rue Bergé, où ont été fabriquées les ceintures explosives et dans lequel une trace ADN d'Oulkadi a été retrouvée. "L'expertise officielle qui est d'ailleurs intégrée dans le dossier précise bien qu'il s'agit d'une trace ADN mixte (Abdeslam/Oulkadi) volatile", signale Didier De Quevy. Cela signifie que de l'ADN d'Oulkadi a bien pu se retrouver dans l'appartement de la rue Bergé sans que le chauffeur n'y ait pour autant mis les pieds.

Requête de mise en liberté

L'avocat d'Oulkadi se dit interloqué qu'à la lumière des nouvelles déclarations de Salah Abdeslam, le juge français n'ait pas requis la libération de son client. Didier De Quevy déposera dès lors une requête de mise en liberté la semaine prochaine. Ali Oulkadi a été mis en examen en juillet 2016 pour association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat terroriste, et incarcéré à Maubeuge (France). Les juges d'instruction le soupçonnent d'avoir été au courant des agissements de Salah Abdeslam, ce qu'il a toujours nié.