Racheter ses années d'études, intéressant ?

Chaque travailleur peut racheter ses années d'études afin qu'elles soient comptabilisées dans sa pension légale. Mais est-ce réellement intéressant? Pas pour tout le monde, démontre Test-Achats.
par
Marie
Temps de lecture 3 min.

La procédure est désormais payante pour tous. Elle était jusqu'à présent gratuite pour les fonctionnaires. On connaît actuellement une période transitoire apparemment intéressante en raison des conditions financières avantageuses. Le montant de cette bonification a été fixé forfaitairement à 1.500 € brut (1.275 € pour les fonctionnaires) par année de diplôme. Dès 2019-2020, cela coûtera bien plus cher. Alors, racheter ses années d'études, ça vaut la peine?

Le fisc donne… puis reprend

Dans votre déclaration, le rachat peut être déduit de vos revenus professionnels. Le fisc vous taxera donc sur un montant inférieur. Le coût du rachat est donc réduit grâce à un gain fiscal qui se situe entre 40 et 50% du montant payé. Mais attention, cette diminution d'impôt peut être minime voire nulle. C'est le cas si vous avez très peu de revenus ou êtes chômeur par exemple.

De plus, le supplément de pension obtenu est un montant brut. Dans le régime des salariés, il s'élève à 266, 67 € brut par an (isolés) ou 333,33 € (pensions de ménage) par année d'étude rachetée. Ce n'est donc pas ce que vous toucherez réellement et le montant net est difficile à calculer (cotisations sociales, assurance de groupe, etc.)

Pas pour tous

Beaucoup de salariés risquent de ne pas gagner grand-chose. Il existe en effet quatre zones à risque (voir encadré ci-dessous) où le rachat ne rapportera rien ou très peu. Si vous allez toucher une petite pension (jusqu'à 1.200€ brut) ou une grosse pension (à partir de 2.600 € brut), vous n'êtes pas dans une zone à risque. Mais si vous vous situez près de ces zones charnières, l'investissement n'est plus intéressant.

Incertitudes

Il est difficile de déterminer si, au moment de prendre votre pension, vous vous situerez dans une zone à risque. De plus, les règles légales vont changer pour les pensions futures. Test-Achats demande au gouvernement de modifier leur mode de calcul. Selon l'organisation, il est essentiel que les citoyens aient la certitude que, si la régularisation est intéressante à un moment donné, elle le reste par la suite. Car aucun remboursement ne pourra être demandé.

Quatre zones à risque

  • Pour une pension brute d'environ 1.240 € par mois, régulariser une année d'étude revient à une pure perte pour une personne seule qui n'a pas d'autres revenus ni de seconde habitation.
  • Pour une pension brute de 1.470 €, régulariser jusqu'à deux années d'études reviendrait également à une perte car le supplément serait «mangé» par la cotisation INAMI.
  • Pour une pension brute d'environ 2.310 € (ou moins si vous bénéficiez d'une assurance de groupe), plus des trois quarts du bénéfice de la régulation d'une à trois années d'études seraient «mangés» par le fisc et la cotisation de solidarité.
  • Pour une pension brute de l'ordre de 2.580 € (ou moins si vous bénéficiez d'une assurance de groupe), il ne reste plus qu'un quart du bénéfice du rachat d'une année d'étude après le prélèvement de la cotisation sociale et le passage du fisc.
  • Plus d'informations sur www.rachetezvosetudes.be et sur www.test-achats.be