Une expédition va envoyer des Belges dans l'Océan Austral pour recenser la biodiversité et le plastique

Plusieurs chercheurs belges et européens prendront le large mercredi pour recenser la biodiversité marine et la présence de plastique dans l'Océan Austral, qui borde l'Antarctique. «Le constat de pollution au plastique y est très récent, et nous manquons cruellement de données fiables», commente le chercheur au Laboratoire de Biologie marine de l'ULB, Bruno Danis, qui mènera l'expédition.
par
Maite
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Les chercheurs partiront d'Ushuaïa, en Argentine, à bord d'un voilier léger qui devrait permettre de limiter l'impact environnemental de leur mission. Ils doivent rejoindre le détroit de Gerlache, dans la Péninsule Antarctique, où ils jetteront l'ancre pour un mois.

L'objectif premier est d'étudier la biodiversité marine, très spécifique et encore peu explorée, de cette région qui subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, comme la hausse de température de l'eau et la fonte rapide des glaciers.

Prédire les changements environnementaux

Il s'agira de «réaliser un travail de recensement détaillé de la biodiversité, jusqu'à des profondeurs atteignant une centaine de mètres», explique Bruno Danis. Les chercheurs tenteront ensuite de prédire jusqu'à quel point les changements environnementaux affecteront la manière dont fonctionnent ces écosystèmes.

Autre point d'attention: la présence de particules de plastique dans l'Océan Austral, considéré, jusqu'il y a peu, comme relativement préservé par la pollution.

«Étant donné la quantité de plastique produite dans le monde (environ 380 millions de tonnes par an) et la persistance de certains de ses composés dans le milieu marin, il n'y a pas de raison d'espérer qu'une région soit épargnée», déplore Bruno Danis.

Toxicité et contamination

La réponse des écosystèmes est cependant très complexe. Selon le chercheur, le plastique ingéré par la faune peut exercer une toxicité insidieuse en fonctionnant comme un «aimant» pour toute une série de contaminants, comme les polluants organiques persistants (POP) qui agissent comme des perturbateurs endocriniens. Mais ce phénomène «est encore très peu documenté», précise-t-il.

L'été austral touchant à sa fin, les scientifiques devraient bénéficier d'un climat relativement clément. «Nous vivrons à douze pendant un mois dans un espace réduit, avec une charge de travail importante, mais dans un lieu fantastique, ce qui compensera sans doute les inconvénients», ajoute Bruno Danis. Les chercheurs seront de retour début avril.