Oxfam - Oxfam publie le rapport d'enquête interne réalisé en 2011 sur sa mission en Haïti

par
Belga
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A la suite du scandale qui a enflé ces derniers jours autour du comportement de certains de ses collaborateurs sur le terrain, le groupement d'ONG Oxfam, basé au Royaume-Uni, a rendu public lundi le rapport confidentiel qui avait été rédigé en 2011 sur la mission haïtienne, concernant entre autres le Belge Roland Van Hauwermeiren. Ce dernier était à l'époque responsable en Haïti pour Oxfam Grande-Bretagne, et est au centre d'accusations diverses, dont celles d'avoir organisé des fêtes avec des prostituées parfois très jeunes dans sa résidence. Dans la presse, il a récemment nié ces accusations. Dans la version rendue publique lundi, les noms des principaux intéressés ont été rendus invisibles. Il s'agit d'une "publication exceptionnelle", souligne Oxfam, justifiée par une volonté de transparence au sujet des décisions prises par l'organisation dans le contexte précis de la mission humanitaire post-séisme en Haïti.

Le rapport cite des allégations de violations du code de conduite de l'organisme britannique, sous la forme d'"exploitation sexuelle" ("recours à des prostituées dans des hébergements de l'organisation et harcèlement sexuel de membres du personnel"), fraude, négligence et népotisme, dans le chef de "divers membres du staff du projet en Haïti".

Alertée de ces suspicions, l'organisation a alors envoyé sur place une équipe d'enquête interne, précise le texte. Dans ce cadre, le "country director" a notamment été interrogé. Il a admis avoir eu recours à des prostituées dans la résidence qui avait été mise à sa disposition sur le terrain, et a proposé de démissionner. Oxfam a alors fait le choix d'accepter, pour lui permettre une "sortie digne et progressive", "à la condition qu'il coopère pleinement au reste de l'enquête", précise le rapport. La "contribution significative" que le Belge avait apporté à l'organisation durant ses années de travail en son sein a joué un rôle dans cette décision, est-il justifié.

Le rapport liste ensuite les "auditions disciplinaires" réalisées ou planifiées pour 8 autres membres du personnel sur place, après que l'équipe avait entendu une quarantaine de témoins. Il est question, pour six d'entre eux, du recours à des prostituées dans une propriété d'Oxfam Grande-Bretagne. Ces six personnes ont été licenciées ou ont elles-mêmes fait un pas de côté. Il est notamment reproché à deux d'entre d'elles d'avoir en outre téléchargé du matériel pornographique et illégal à partir d'équipements informatiques de l'organisation.

A noter qu'"aucune des allégations initiales de fraude, népotisme ou recours à des prostituées mineures n'a été prouvée durant l'enquête, bien qu'on ne puisse exclure la possibilité que certaines des prostituées étaient mineures".

Source: Belga