A nouveau fiché en Turquie, Bahar Kimyongür entre dans le viseur des chasseurs de primes

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Belga
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L'opposant politique belgo-turc Bahar Kimyongür se rendra mardi matin à la police pour déposer une plainte à Bruxelles et s'inquiéter de la sécurité de sa famille en réaction à son inscription dans la liste des terroristes recherchés par la police turque. De fortes sommes d'argent récompensent les informations qui permettraient de capturer ces individus. Il étudie également la possibilité d'introduire un recours en Turquie. Ce listing date de 2016 et contient environ 900 noms, classés en 5 catégories selon leur dangerosité. Sa récente mise à jour s'est concrétisée par l'ajout d'environ 90 personnes. Bahar Kimyongür apparaît dans la 3e catégorie. La prime le concernant s'élève en conséquence à 1 million de livres turcs, soit un peu plus de 210.000 euros. "Je vais essayer de mettre ma famille à l'abri, car une loi est à l'étude pour amnistier ceux qui commettent des crimes contre les traitres à la patrie et tous ceux que le pouvoir appellent des terroristes", défend Bahar Kimyongür. "C'est une incitation à la violence qui vise à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme Erdogan (n.d.l.r. Recep Tayyip Erdogan, président de la République de Turquie, ndrl). De nombreuses personnes sur cette liste n'ont jamais exercé le moindre acte de violence. C'est une manière de mettre une cible sur nos fronts et d'appeler les défenseurs les plus fanatiques d'Erdogan à nous éliminer".

Bahar Kimyongür a annoncé en août dernier avoir déposé une plainte pénale en Turquie contre le ministère turc de l'Intérieur pour diffamation. Celle-ci a été rejetée la semaine dernière. Ses avocats vont dès lors s'adresser au Conseil d'Etat turc. A travers cette plainte, il cible la publication du Centre de recherche et d'études du ministère de l'Intérieur "Les interminables scénarios d'une organisation terroriste", dans laquelle il est qualifié de "représentant féroce d'une organisation terroriste, fondateur d'une organisation terroriste, le DHKP-C et recherché sur base d'une notice rouge d'Interpol". Ce livre traite notamment des deux enseignants Nuriye Gülmen et Semih Özakça, qui sont entrés en grève de la faim après avoir été limogés dans le cadre des purges qui touchent la fonction publique turque depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016. Tous deux ont été incarcérés sous l'accusation d'appartenance au DHKP-C, un groupuscule terroriste d'extrême gauche. Bahar Kimyongür a donné un écho médiatique à cette affaire en Belgique. Son fichage par Interpol, levé en 2014, était lié au signalement de la Turquie après une interpellation du ministre turc des Affaires étrangères Ismail Cem au Parlement européen, le 28 novembre 2000.

Source: Belga