L'histoire de Nigel, le fou de Bassan solitaire, émeut la toile

L'histoire de Nigel a ému des millions d'internautes. Ce fou de Bassan solitaire vient de mourir à côté d'une colonie de faux congénères en béton avec qui il vivait depuis cinq ans.
par
ThomasW
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En Nouvelle-Zélande, les fous de Bassan désertent la petite île de Mana depuis 40 ans. Pour tenter de faire revenir ces oiseaux de mer sur les falaises de l'îlot, en 1997, les scientifiques ont eu l'idée d'y installer 80 faux fous de Bassan en béton. L'objectif était que ces statues, capables d'émettre des cris grâce à un petit haut-parleur solaire, attirent une nouvelle colonie.

Nigel, un fou de bassan solitaire arrivé en 2013

En 2013, les ornithologues ont été ravis de constater que leur stratagème avait fonctionné. Nigel, un fou de Bassan solitaire, a été attiré par les statues en béton et est venu s'installer sur l'île de Mana. Mais ensuite rien ne s'est passé comme prévu. En effet, Nigel s'est rapidement lié d'amitié avec ses faux congénères en béton. Il restait à leurs côtés et il tentait, en vain, de communiquer avec eux. L'une des statues semblait particulièrement plaire à Nigel. Après quelques mois, il a commencé à toiletter l'oiseau en béton, puis à apporter des algues et des brindilles près d'elle pour lui construire un nid.

En décembre dernier, plus de quatre ans après l'arrivée de Nigel sur l'île, les scientifiques ont bien cru que leur objectif d'attirer une vraie colonie de fous de Bassan sur l'île de Mana allait enfin se réaliser. En effet, pour la première fois depuis des dizaines d'années, trois fous de Bassan sont venus se poser sur l'îlot près de Nigel et de ses amis en béton. Mais l'oiseau solitaire n'a montré aucun intérêt envers les vrais oiseaux. Il a continué à bavarder avec son compagnon en béton. Devant la distance de Nigel, les trois oiseaux ont préféré partir pour s'installer ailleurs.

Mort à côté de sa compagne en béton

Fin janvier, les scientifiques ont trouvé le corps inanimé de Nigel près de sa statue préférée. Les médias néo-zélandais ont alors commencé à relayer le triste destin de cet oiseau marin solitaire, tombé amoureux d'un congénère en béton.

"Je pense que ça a dû être une existence assez frustrante pour lui. Qu'il se soit senti seul ou non, il n'a jamais rien eu aucun retour, alors qu'il a passé des années à faire la cour. Cela a dû être une expérience très étrange. Nous avons beaucoup d'empathie pour lui, car il était dans une situation un peu désespérée" a raconté au Guardian Chris Bell, responsable de la conservation de l'île. Mais pour lui, Nigel n'est pas mort pour rien. Sa présence sur l'île a permis d'attirer d'autres espèces d'oiseaux à Mana.

Des milliers d'internautes à travers le monde ont été touchés par l'histoire de Nigel.