Trop d'allégations trompeuses sur les aliments

Test-Achats et le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) dénoncent le nombre d'allégations nutritionnelles et de santé sur les emballages faisant passer des produits alimentaires pour bien plus sains qu'ils ne le sont en réalité. Ces informations aguichantes ne sont souvent qu'un énième argument de vente.
par
Marie
Temps de lecture 3 min.

Lorsque que vous vous promenez dans un supermarché et que vous hésitez entre deux paquets de biscuits, si l'emballage de l'un d'entre eux annonce en grand «riche en fibres», vous vous tournerez probablement vers celui-là. Cette allégation fait croire que le produit est meilleur pour la santé que ses concurrents, ce qui est souvent loin d'être le cas. Les biscuits ne sont en effet, pas véritablement bons pour la santé.

Il existe globalement deux types d'allégations: les allégations nutritionnelles («riche en calcium», par exemple) et les allégations de santé (par exemple, «la vitamine C renforce votre immunité»). Si l'étiquette porte un tel message, l'emballage doit alors présenter une information claire sur la valeur nutritionnelle. Il existe bien une liste des allégations nutritionnelles et de santé autorisées et interdites, mais cela ne suffit pas selon Test-Achats. Car cela n'empêche pas de placer l'inscription «riche en fibres et en vitamine D» sur un produit très sucré.

Profils nutritionnels

Ce que dénoncent les associations de défense des consommateurs, c'est qu'il n'y a pas de conditions clairement définies pour pouvoir employer de telles allégations. En tout cas, pas encore. Cela fait neuf ans qu'elles attendent que la Commission européenne adopte des profils nutritionnels. Ces profils pourraient déterminer des teneurs maximum en graisses, sucres, acides gras saturés, sel, etc. Si un produit dépasse ces teneurs, il ne pourrait pas se prévaloir d'une allégation. L'utilisation de tels profils a été évoquée pour la première fois en 2006 par l'Europe, mais le Parlement les a rejeté l'été dernier de crainte qu'il ne reste des imprécisions et que le marché s'en trouve perturbé. La Commission rendra un rapport final mi-2018.

Vigilance

En attendant la publication de profils nutritionnels, Test-Achats conseille à chacun d'être vigilant. Le rayon produits laitiers, par exemple, regorge de ce type d'allégations, tout comme celui des céréales et des biscuits. Un autre exemple édifiant est celui des boissons à la caféine, comme les boissons énergisantes. La loi interdit à ces dernières de se prévaloir directement d'une amélioration de l'attention. Mais certaines marques trouvent une échappatoire en rajoutant de la vitamine B à leurs produits, ce qui leur permet d'utiliser cette allégation.

Et puis, il existe aussi les termes vagues comme «superfood» ou «complet». Test-Achats réclame une définition concrète de ces termes pour tous les produits.

«À l'heure où l'obésité grandit en Europe, il est capital que les consommateurs puissent faire confiance à ces messages attractifs. Seuls les profils nutritionnels européens peuvent le garantir, alors il est plus que temps d'agir», indique Monique Goyens, Directrice générale du BEUC.