Comment comprendre le burn-out maternel

Face à la fatigue, aux multiples sollicitations et stress liés aux soins portés à leur enfant, pourquoi certaines mères tiennent le coup et pas d'autres?
par
Pierre
Temps de lecture 3 min.

Dans son ouvrage "Quand les mères craquent", la psychologue et psychanalyste pour enfants Etty Buzin explique les raisons qui peuvent conduire au burn-out maternel et donne des clés aux femmes pour sortir de la spirale infernale.

Toutes les jeunes mamans connaissent le manque de sommeil et de temps, le stress et les injonctions de la société poussant à endosser le costume de la mère parfaite.

Face à ces facteurs externes, comment expliquer que certaines femmes basculent dans l'épuisement physique et mental allant jusqu'à un burn-out quand d'autres semblent mieux gérer leur rôle parental.

Contrairement aux idées reçues, ce phénomène toucherait davantage les parents qui ont fait le plus d'années d'études. Ils occuperaient des postes à responsabilité générant plus de stress et se mettraient eux-mêmes "davantage de pression pour rendre leurs enfants performants", explique la psychologue et psychanalyste pour enfants Etty Buzin qui juge cette tâche sans fin et donc harassante.

Par ailleurs, le passage au statut de mère est une période sensible source de tension et d'angoisse qui peut réveiller de vieux démons liés à la petite enfance chez certaines femmes tandis que pour d'autres avoir un enfant permettra de régler certains problèmes pour s'en libérer.

La bascule vers le burn-out chez les mères qui craquent est souvent dû au poids de problèmes d'enfance non réglés, "l'enfant produisant un effet miroir par rapport à l'enfance de la mère", précise la spécialiste. "La mère imprime la relation avec son bébé la marque de sa propre relation à sa mère", d'autant plus si elle donne naissance à un bébé fille.

Ainsi, le sexe de l'enfant est loin d'être anodin: un bébé garçon sera en effet moins susceptible de réveiller un passé douloureux chez la mère.

Oser dire que l'on est au bout du rouleau

Si les mères se sentent submergées par l'angoisse et le stress, et sujettes à des comportements dangereux, il faut oser dire que l'on est au bout du rouleau et se faire aider, conseille Etty Buzin.

Si le poids du passé est déterminant dans l'apparition du burn-out, la relation conjugale n'est pas en reste. Une bonne entente dans le couple est en effet un véritable rempart à l'épuisement. A l'inverse, un climat toxique, des disputes quotidiennes concernant les règles d'éducation, un manque de soutien feront le lit d'un manque de confiance et d'énergie.

D'autres facteurs externes peuvent contribuer à l'épuisement comme les difficultés professionnelles et le manque d'épanouissement au travail constituant un stress additionnel ramené à la maison, le nombre d'enfants dans la fratrie et l'âge. Les ados, les accros au boulot ou les mères plus mûres, soucieuses de bien faire, sont plus susceptibles de craquer, selon la psychologue.

Pour prévenir les "craquages", l'ouvrage livre des témoignages et donne des clés précieuses parmi lesquelles ne pas faire de l'enfant le centre de la famille, poser des limites et s'y tenir, faire participer l'enfant à certaines tâches, ne pas s'attendre à de la gratitude, mais aussi impliquer le père au quotidien et se mettre d'accord sur les règles d'éducation.

Enfin, un retour sur soi est nécessaire pour décharger les tensions : alléger sa charge de travail et prendre du temps pour soi comptent parmi les règles d'or pour y parvenir.

"Quand les mères craquent" de Etty Buzin, Editions Leduc