Micro-aventure : L'aventure tous les weekends plutôt que le city trip
Finir sa journée de travail, sauter dans un train, dormir à la belle étoile, reprendre un train, être de retour à temps pour commencer sa journée de travail : voilà ce qui fait rêver l'aventurier Alastair Humphreys. Il a lancé le concept de micro-aventure (voir ci-dessous), afin de profiter de chaque instant à fond, même lorsqu'il doit travailler le lendemain. «A 9h, je suis de retour à la maison», prêt à commencer une nouvelle journée, explique celui que le national Geographic a fait figurer dans sa liste des aventuriers de l'année.
Pas besoin de partir loin
Pour partir à l'aventure, nul besoin de partir n'a l'autre bout du monde. «La micro-aventure, ça commence devant chez soi», explique le blogueur Maxime Alexandre (trekkingetvoyage.com). «Le principe de la micro-aventure, c'est qu'elle soit simple à mettre en place : on part le week-end, près de chez soi, et c'est d'un niveau tout à fait accessible.» Sa dernière excursion l'a mené autour du lac de Nisramont, dans les forêts wallonnes. «C'est une jolie balade, qui s'est terminée avec un bivouac», explique-t-il. «Cela suffit à changer le quotidien, à casser la routine. Quand je rentre chez moi, je me dis : wow, j'ai fait un truc de dingue'».
L'intérêt des jeunes urbains
Le concept suscite un intérêt particuliers chez les jeunes urbains. Souvent débordés à la fois par le travail et leur vie sociale, ils sont à la recherche d'une façon de briser la routine. Mais toutes les raisons sont bonnes pour s'engager dans une aventure expresse : fêter son anniversaire, se lancer un défi personnel, avoir besoin de faire le point seul Tout dépend des profils, mais la micro-aventure offre des réponses immédiates à ce besoin. «Bien sûr, c'est génial de partir vivre un truc fou au bout du monde», reprend Maxime Alexandre. «Mais ça demande du temps, de l'argent, de l'organisation La micro-aventure, ça peut se faire ici et maintenant, sans attendre.»
Source de développement durable
Le concept a été reconnu comme une tendance émergente par le Global Trends Reports du cabinet Euromonitor. Reste à savoir comment des randonneurs peuvent contribuer à la vie économique locale, notamment s'ils viennent marcher, mangent leurs repas lyophilisés, et dorment à la belle étoile. Le blogueur-traileur Julien Libert (sentiersduphoenix.be), qui travaille également pour la fédération du tourisme de la province de Namur, juge possible de valoriser ces visites. «Souvent, après un week-end de randonnée ou une journée à cheval, on apprécie de discuter autour d'un verre ou d'un repas », souligne-t-il. «Et pour passer la nuit, certains demandent plus de confort qu'un simple bivouac. Ils vont alors se tourner vers un gîte ou hôtel.»
Le blogeur voit également dans la micro-aventure un moyen de préserver les espaces naturels. «Ces sorties contribuent à la prise de conscience du besoin de défendre notre environnement. Car quand on aime un territoire, on le protège», remarque-t-il. Ainsi, en plus d'éviter de couteux en polluants voyages, la micro-aventure pourrait bien venir au secours des campagnes du pays.
Un concept pour explorer tous les week-ends
Le concept a été popularisé par l'aventurier anglais Alastair Humphreys. Habitué des longs périples, à pied à travers l'Inde ou à la rame sur l'Atlantique, il a un jour décidé de passer un an chez lui, au Royaume-Uni. Pourtant, il n'était pas question pour lui d'abandonner sa vie aventureuse. Il s'est réconforté en multipliant les aventures «courtes, simples, locales, et peu coûteuses». Le concept a l'avantage d'être accessible à tous, il suffit de l'adapter au profil de chacun, et en fonction de son emploi du temps. «On parle toujours de la vie au travail, le 9 à 5», constate Alastair Humphreys. «Mais que fait-on de 5 à 9 ? J'ai décidé de faire quelque chose de ces heures-là. Je prends le train, dors en haut d'une montagne, je me réveille, saute dans un lac, puis j'attrape le premier train, et à 9h, je suis à la maison».