Micro-aventure : L'aventure tous les weekends plutôt que le city trip

Les city trip ont leur charme, mais aussi… leur impact sur le climat. Pour voyager durable, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour la micro-aventure. C'est aussi l'occasion de s'évader plus souvent.
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

Finir sa journée de travail, sauter dans un train, dormir à la belle étoile, reprendre un train, être de retour à temps pour commencer sa journée de travail : voilà ce qui fait rêver l'aventurier Alastair Humphreys. Il a lancé le concept de micro-aventure (voir ci-dessous), afin de profiter de chaque instant à fond, même lorsqu'il doit travailler le lendemain. «A 9h, je suis de retour à la maison», prêt à commencer une nouvelle journée, explique celui que le national Geographic a fait figurer dans sa liste des aventuriers de l'année.

Pas besoin de partir loin

Pour partir à l'aventure, nul besoin de partir n'a l'autre bout du monde. «La micro-aventure, ça commence devant chez soi», explique le blogueur Maxime Alexandre (trekkingetvoyage.com). «Le principe de la micro-aventure, c'est qu'elle soit simple à mettre en place : on part le week-end, près de chez soi, et c'est d'un niveau tout à fait accessible.» Sa dernière excursion l'a mené autour du lac de Nisramont, dans les forêts wallonnes. «C'est une jolie balade, qui s'est terminée avec un bivouac», explique-t-il. «Cela suffit à changer le quotidien, à casser la routine. Quand je rentre chez moi, je me dis : ‘wow, j'ai fait un truc de dingue'».

L'intérêt des jeunes urbains

Le concept suscite un intérêt particuliers chez les jeunes urbains. Souvent débordés à la fois par le travail et leur vie sociale, ils sont à la recherche d'une façon de briser la routine. Mais toutes les raisons sont bonnes pour s'engager dans une aventure expresse : fêter son anniversaire, se lancer un défi personnel, avoir besoin de faire le point seul… Tout dépend des profils, mais la micro-aventure offre des réponses immédiates à ce besoin. «Bien sûr, c'est génial de partir vivre un truc fou au bout du monde», reprend Maxime Alexandre. «Mais ça demande du temps, de l'argent, de l'organisation… La micro-aventure, ça peut se faire ici et maintenant, sans attendre.»

Source de développement durable

Le concept a été reconnu comme une tendance émergente par le Global Trends Reports du cabinet Euromonitor. Reste à savoir comment des randonneurs peuvent contribuer à la vie économique locale, notamment s'ils viennent marcher, mangent leurs repas lyophilisés, et dorment à la belle étoile. Le blogueur-traileur Julien Libert (sentiersduphoenix.be), qui travaille également pour la fédération du tourisme de la province de Namur, juge possible de valoriser ces visites. «Souvent, après un week-end de randonnée ou une journée à cheval, on apprécie de discuter autour d'un verre ou d'un repas », souligne-t-il. «Et pour passer la nuit, certains demandent plus de confort qu'un simple bivouac. Ils vont alors se tourner vers un gîte ou hôtel.»

Le blogeur voit également dans la micro-aventure un moyen de préserver les espaces naturels. «Ces sorties contribuent à la prise de conscience du besoin de défendre notre environnement. Car quand on aime un territoire, on le protège», remarque-t-il. Ainsi, en plus d'éviter de couteux en polluants voyages, la micro-aventure pourrait bien venir au secours des campagnes du pays.

 

Un concept pour explorer tous les week-ends

Le concept a été popularisé par l'aventurier anglais Alastair Humphreys. Habitué des longs périples, à pied à travers l'Inde ou à la rame sur l'Atlantique, il a un jour décidé de passer un an chez lui, au Royaume-Uni. Pourtant, il n'était pas question pour lui d'abandonner sa vie aventureuse. Il s'est réconforté en multipliant les aventures «courtes, simples, locales, et peu coûteuses». Le concept a l'avantage d'être accessible à tous, il suffit de l'adapter au profil de chacun, et en fonction de son emploi du temps. «On parle toujours de la vie au travail, le 9 à 5», constate Alastair Humphreys. «Mais que fait-on de 5 à 9 ? J'ai décidé de faire quelque chose de ces heures-là. Je prends le train, dors en haut d'une montagne, je me réveille, saute dans un lac, puis j'attrape le premier train, et à 9h, je suis à la maison».