Manger du poisson chaque semaine rend-il vraiment plus intelligent ?

Une nouvelle étude américaine suggère que les enfants qui mangent du poisson une fois par semaine pourraient bénéficier d'un meilleur sommeil et obtenir de meilleurs scores aux tests de QI que ceux qui mangent du poisson moins souvent, voire jamais.
par
ThomasW
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Lien entre les omégas-3 et une amélioration de l'intelligence

Conduite par l'université de Pennsylvanie, cette étude fait suite à d'autres études ayant déjà découvert un lien entre les omégas-3 (acides gras qu'on retrouve dans plusieurs types de poisson) et une amélioration de l'intelligence, et entre les omégas-3 et une meilleure qualité de sommeil. Toutefois, aucun lien n'unissait ces trois éléments jusqu'alors.

"Ce domaine de recherche n'est pas très développé. Il est en train d'émerger", explique Jianghong Liu, auteur principal de l'article : "Nous avons étudié les omégas-3 présents dans l'alimentation, et non pas dans les compléments alimentaires".

541 enfants suivis

Pour cette étude, les chercheurs ont suivi une cohorte de 541 enfants chinois âgés de neuf à 11 ans et leur ont demandé d'indiquer la fréquence de leur consommation de poisson au cours du mois écoulé, selon trois niveaux : souvent (au moins une fois par semaine), parfois (deux à trois fois par mois), et rarement ou jamais (moins de deux fois par mois).

Les enfants étaient ensuite soumis à un test de QI, examinant leurs capacités verbales et non verbales, comme le vocabulaire et le codage.

Les chercheurs ont également demandé aux parents de remplir un questionnaire concernant le sommeil de leur enfant (durée du sommeil, fréquence des réveils nocturnes, ou encore fréquence des instants de somnolence pendant la journée).

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Effets positifs de la consommation de poisson

Après avoir pris en compte plusieurs facteurs, comme le niveau d'éducation des parents, leur occupation professionnelle, leur statut marital et le nombre d'enfants au foyer, les scientifiques ont constaté que les enfants qui déclaraient manger du poisson au moins une fois par semaine avaient obtenu 4,8 points de plus lors des tests de QI que ceux qui reportaient consommer du poisson "rarement" ou "jamais".

Les enfants qui consommaient "parfois" du poisson ont obtenu 3,3 points de plus que ces derniers. En outre, l'équipe a découvert que les enfants qui consommaient le plus de poisson connaissaient également moins de troubles du sommeil.

"Le manque de sommeil est associé aux comportements antisociaux ; une cognition faible est également associée à de tels comportements", explique Adrian Raine, professeur et co-auteur de l'étude : "Nous avons découvert que les compléments en omégas-3 réduisaient les comportements antisociaux, il n'est donc pas surprenant que le poisson ait cet effet positif."

"Cela vient s'ajouter aux preuves de plus en plus nombreuses des effets réellement positifs de la consommation de poisson sur la santé, et montre que le poisson devrait être plus largement mis en valeur dans les campagnes de publicité et d'information", ajoute l'une des co-auteures de l'étude, Jennifer Pinto-Martin : "On devrait introduire les enfants plus tôt au poisson."

Dès le plus jeune âge

Les chercheurs indiquent que le poisson devrait être introduit dans le régime alimentaire des enfants dès l'âge de deux ans, mais que même les enfants de dix mois peuvent en consommer, tant qu'il ne comporte pas d'arêtes et a été coupé en assez petits morceaux.

Les chercheurs conseillent également à toute la famille d'augmenter sa consommation de poisson, petit à petit, pour atteindre une fréquence au moins hebdomadaire.

Les résultats de l'étude ont été publiés (en anglais) sur le site de la revue Scientific Reports.