Une coopérative pour permettre aux primo-arrivants de travailler

Dies est une coopérative d'entrepreneurs qui coache et encadre des travailleurs indépendants. En 2018, Dies compte aller encore plus loin en permettant à des primo-arrivants de travailler dès leur arrivée en Belgique, sans qu'ils ne doivent attendre un accès à la gestion.
par
Nicolas
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Le groupe « Dies » (Dimension économie solidaire) comprend quatre coopératives d'entrepreneurs, dont Brucoop, la petite dernière, qui vient de remporter le prix de l'économie sociale à Bruxelles (catégorie jeune entreprise).  À l'origine du concept, un spécialiste du secteur: Michel de Wasseige, qui a monté dans sa vie une quinzaine d'entreprises sociales, dont Crédal, la fameuse coopérative financière.

Indépendants, ne restez pas seuls !

La particularité de Brucoop, c'est d'accueillir et d'encadrer des indépendants qui gardent ce statut mais qui s'associent au sein de la coopérative. C'est une structure solidaire, à taille humaine, qui offre un cadre sécurisant: conseils, comptabilité, réseautage et entraide. « On se sent parfois très seul lorsque l'on est indépendant. On peut vite perdre confiance en soi et abandonner. Certains aussi ont vraiment du mal par rapport à l'administratif et à la comptabilité. Nous nous chargeons de tout cela. Tous les avantages d'être indépendant sans les inconvénients», explique Michel de Wasseige.

Aussi bientôt pour les primo-arrivants

Il faut attendre quatre mois après avoir fait une demande de réfugié politique pour pouvoir travailler. Or, beaucoup souhaitent travailler au plus vite. « Ils ont souvent un métier et ils ont une immense volonté. Devenir salarié est très compliqué pour eux et devenir indépendant l'est encore plus car ils doivent avoir l'accès à la gestion en Belgique, ce qui prend du temps. » Du coup, Dies lance en 2018 un service spécial pour ces personnes. Elles pourront être coachées et elles n'auront pas besoin de l'accès à la gestion puisqu'elles seront en couveuse chez Dies et pourront facturer avec le numéro de TVA de la couveuse. « On pourrait imaginer qu'ils puissent travailler en tant qu'expert, traducteur… Un médecin syrien par exemple ne pourrait pas être médecin ici mais il pourrait dans un premier temps être chercheur. »

Une première en Belgique

Dies et Brucoop n'ont pas leur équivalent en Flandre ou en Wallonie. « La Région Bruxelloise subsidie Brucoop donc cela ne concerne pour le moment que des entrepreneurs qui ont leur activité dans la Région-capitale. Mais nous avons comme projet de créer le même concept en Wallonie: un Walicoop », annonce Michel de Wasseige.

Le marché du travail change fortement en ce moment. Flexibilité mais aussi statut d'indépendant sont de plus en plus sollicités. Dies et Brucoop sont des solutions hybrides nés de ce paysage changeant. Les résultats sont déjà très prometteurs. « Sur dix ans, nous avons de 5% d'échec chez Dies, alors que dans l'entreprenariat en général, il y a 60% d'échec dans les cinq ans ! Il est clair que cet encadrement marche très bien et répond à un réel besoin », confirme Michel de Wasseige.

Lucie Hage